Le Parlement polonais a adopté mercredi une loi controversée sur les médias qui pourrait, selon l'opposition, menacer la liberté de la presse, et nuire aux relations avec les États-Unis.
La loi, dont le projet a déjà été critiqué par Washington, pourrait notamment forcer le groupe américain Discovery à vendre la majeure partie de sa participation dans le réseau de télévision privé polonais TVN, souvent critique envers le gouvernement conservateur.
Session houleuse
L'avenir du gouvernement conservateur-nationaliste polonais a été remis en question mercredi après qu'il a perdu plusieurs votes au Parlement, l'opposition ayant cependant échoué à ajourner un vote sur une loi controversée sur les médias.
La session houleuse du Parlement s'est déroulée au lendemain de l'éclatement de la coalition provoqué par la démission, ordonnée par le Premier ministre Mateusz Morawiecki de son adjoint, Jaroslaw Gowin, chef d'un des trois partis de la coalition qui disposait de dix voix au Parlement.
Mercredi, la droite au pouvoir a perdu au total quatre votes, résultat sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2015.
Dans la soirée, l'opposition a réussi dans un premier temps à ajourner la session du Parlement jusqu'au 2 septembre.
Peu après, la présidente de la Diète Elzbieta Witek a décidé de répéter ce vote, sous les cris de protestation de l'opposition.
Le vote a finalement été remporté par les conservateurs au pouvoir et la session se poursuivait mercredi soir.
Les conservateurs ont été lors de ce vote soutenus par quelques députés d'un groupe anti-système Kukiz 15, qui lors du premier vote avaient soutenu l'ajournement.
"Escrocs, escrocs!"
Les résultats ont été accueillis par les cris "Escrocs, escrocs!", lancées par l'opposition. Les députés de l'opposition, qui remettait sa légalité en cause, se sont abstenus lors de ce vote.
La loi, dont le projet a déjà été critiqué par Washington, pourrait notamment forcer le groupe américain Discovery à vendre la majeure partie de sa participation dans le réseau de télévision privé polonais TVN, souvent critique envers le gouvernement conservateur.
Il s'agit d'une loi importante pour PiS et son président Jaroslaw Kaczynski qui contrôle déjà complétement la télévision publique TVP, devenue un média de propagande gouvernementale, et via une société d'Etat une grande partie de la presse régionale.
La coalition "la Droite Unie", dirigée par le parti populiste Droit et justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, dirige la Pologne depuis 2015 et est régulièrement accusée par l'Union européenne de faire reculer les libertés démocratiques dans ce pays.