Le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) réclame la démission de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, à qui il reproche d’avoir favorisé illégalement des promotions de grade pour des chefs de zones de secours. La ministre, quant à elle, justifie sa politique de "commissionnement".
En butte avec la Vivaldi sur le manque d’investissement pour les pompiers, en personnel et en matériel, mais aussi sur les conditions de pension d’agents opérationnels (une action en front commun est prévue le 7 mars), le SLFP reproche en outre à la ministre Verlinden d’avoir "commissionné" – irrégulièrement selon lui – des capitaines ou des majors au grade supérieur de colonel, quand ils doivent assurer la mission de commandant de zone de secours.
Publié le 2 décembre dernier, un arrêté royal modifiant celui de 2014 sur la sélection de commandant d’une zone de secours permet en effet cette promotion d’un major ou d’un capitaine au grade de colonel pendant la durée de son mandat de commandant de zone, avec promotion barémique temporaire.
Favoriser certains agents
"Selon Mme la ministre, certains commandants de zone qui portaient le grade de capitaine ou de major avaient des difficultés à se faire respecter quand des agents portaient un grade plus élevé qu’eux au sein de la zone. Il s’agit, sans aucun doute, de favoriser certains agents, en leur octroyant un grade plus élevé et acheter ainsi leur fidélité, au mépris des conditions statutaires existantes", affirme Eric Labourdette, permanent SLFP zones de secours.
Selon lui, deux capitaines, en Flandre, et plusieurs majors ont ainsi bénéficié d’un grade de colonel "sans aucune condition", au mépris des dispositions légales et statutaires. Interrogée par Belga, la ministre rappelle avoir dû, à son entrée en fonction, corriger "une série de lacunes et de manquements dans le statut des pompiers" hérités de la réforme de la sécurité civile menée entre 2009 et 2015.
L’un de ces points concernait la participation à la formation "OFF4", comme condition de promotion au grade de colonel, explique le cabinet Verlinden. Contrairement aux autres formations des services d’incendie, cette dernière n’a pas été réformée ni concrétisée. "En conséquence, aucun colonel n’a pu être nommé depuis 2015."
La ministre a donc élaboré un dispositif qui prévoit à la fois une solution définitive à la situation bloquée ainsi qu’une mesure transitoire. Et effectivement, "cette mesure transitoire vise à reconnaître et valoriser les officiers des services d’incendie qui ont assumé la direction et la responsabilité d’une zone de secours, depuis leur création, et après avoir effectué un processus de sélection approfondi".