La DH du 19 mai 2004, soit quelques jours avant le scrutin, rappelle comment ce changement de patronyme n’était pas gagné d’avance. "L’homme est bien décidé à faire mieux en se présentant sous son nom d’artiste. Il a donc introduit une demande (NDLR : de changement de nom) en bonne et due forme lors de la précédente législature. Après environ un an et demi à deux ans, délai moyen pour ce type de procédure, son dossier est arrivé devant le service de changements de noms et prénoms du Service Public Fédéral justice", écrit le journal.
En toute logique, ajoute l’article, "l’avis rendu devait être négatif mais des sources concordantes affirment que la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS) elle-même, aurait outrepassé l’avis de son administration pour accorder ce changement de nom. Un changement que des voix, au sein même de l’administration, n’hésitent pas à qualifier de 'totalement illégal'. Au cabinet, on confirme que la ministre 'n’a pas suivi l’avis de l’administration' et que 'ce n’est pas la première fois que la ministre prend une telle décision'".
L’arrêté royal de ce changement paraît au Moniteur belge le 7 avril 2004. Carl de Moncharline, avec 1451 voix, n’a malgré tout pas été élu. L’année suivante, il entre au cabinet du ministre-président socialiste Charles Picqué et devient le conseiller Image de Bruxelles.
Les dettes du Wood prises en charge par la Ville
L’aventure durera une année. Carl de Moncharline qui en 2006 quitte officiellement le PS (selon des propos tenus dans le Vif Focus), continue de multiplier les activités. Consultant pour La Loterie Nationale, chroniqueur radio sur BXL, la défunte radio bruxelloise du groupe RTL… Celui qui figure dans le top de la "Tribune de Bruxelles" des 200 personnalités "qui font bouger Bruxelles" ouvre en 2009 un nouvel établissement, le Wood, avenue de Flore, au Bois de la Cambre, dans un bâtiment et un espace vert propriétés de la Ville de Bruxelles.
La fréquentation est au rendez-vous mais nouvelle désillusion en 2016 lorsque le Conseil d’Etat annule le permis d’urbanisme délivré par les autorités. A la base du recours, des riverains excédés par les nuisances sonores. Tangui Vandenput, avocat des riverains dit à la RTBF : "Aucune des autorisations délivrées n’a été respectée, on a transformé ce qui devait être un restaurant, un musée ou un centre d’information en un bar discothèque."
La Ville de Bruxelles, où de Moncharline conserve de fortes amitiés parmi les socialistes, ne fait pas de commentaires, elle qui s’est portée garante (sous conditions) en 2011 vis-à-vis des banques pour une dette de 600.000 euros contractée par la SPRL Simdeco (exploitée notamment par de Moncharline), incapable par ailleurs de payer les loyers dus à la Ville (39.000 euros).
A cette époque, le MR s’acharne sur le bourgmestre Thielemans et de Moncharline. Ce dernier menacera alors le conseiller libéral Jacques Oberwoits, rappelle Le Soir du 2 décembre 2011. "Tu va m’avoir dans les pattes pour les communales demande à Dedonéa si c’est agréable :-)" (sic), lui écrira de Moncharline via Facebook.
Oberwoits s'indigne publiquement, de Moncharline doit présenter ses excuses : "Je tiens à vous dire que le message que je vous ai envoyé via Facebook le 24 novembre n’était en aucun cas destiné à vous manquer de respect tant à titre personnel qu’à titre de mandataire politique."
Après sa fermeture, le Wood, établissement où auraient eu lieu les viols présumés attribués à Carl de Moncharline rouvrira sous le nom "Le Flore" en 2019.
Le Flore, l’Impériale…
C’est qu’il n’arrête jamais d’entreprendre ou de conseiller, de Moncharline, via son agence CDM ! Sa carte de visite reprend le Gaïo et le Papagayo à Saint-Tropez, la marque BMW à Bruxelles, le concept store "Les Bruxelloises", le casino Viage, les vins de Bordeaux, la marque d’alcool Cointreau… En 2017, il écrit un chapitre sur la vie nocturne dans le livre "Bruxelles, non peut-être" du député-échevin ucclois MR Boris Dilliès.