Pour corrompre, il faut non seulement de l’argent mais aussi la possibilité de donner l’argent au corrompu, de le transporter tout en laissant peu de traces.
Les pots-de-vin vont ainsi voyager dans des valises ou des sacs. La valise, symbole du voyage, du plaisir, mais aussi symbole de violence, de mort et des secrets enfouis.
D’abord objet bourgeois, la valise va être pensée par une industrie de luxe. Un malletier, Louis Vuitton décline la valise, dès la fin du 19e siècle, en la dotant d’une poignée et d’un imprimé propre et bien connu. Dans les années 1980, la marque Vuitton adopta une innovation révolutionnaire, le système à roulettes.
La valise deviendra rapidement l’objet de tous les trafics, mobilisée pour le marché noir. On se souvient évidemment de Gabin et de Bourvil dans La traversée de Paris, transportant une valise pleine, non pas de billets, mais bien d’une autre richesse en ces temps de guerre : du cochon !
La valise à billets fait rêver, objet de nos fantasmes grâce ou à cause de nombreux films d’espionnage… C’est à tel point que les fameux Playmobil ont leur propre valise pleine de billets de banque. L’industrie du jouet s’est donc aussi emparée de ces valises magiques que nous rêvons peut-être de trouver bientôt sous le sapin, afin de pouvoir encore frissonner en jouant aux gendarmes et aux voleurs.