Pour financer leurs projets, ils cumulent les jobs étudiants

Depuis bientôt trois ans, Livio travaille en tant que serveur dans plusieurs restaurants de la capitale. Et pourtant, il n’a que 19 ans. Il vient d’être diplômé de l’école secondaire. L’année prochaine, il n’a pas prévu d’entreprendre des études. Habitué au monde du travail, il commencera une carrière professionnelle dans quelques mois. Mais pour cela, le jeune garçon aura besoin d’un permis de conduire et d’une voiture personnelle. Il a donc décidé d’enchaîner les jobs étudiants pour couvrir ces frais.

Je travaille 45 heures par semaine

"En plus de l’école du lundi au vendredi, je travaille tous les soirs pendant 5 heures et le week-end je travaille le midi et le soir ce qui fait souvent un total de 10 heures le samedi et le dimanche. Donc au niveau loisirs, c’est difficile parce que j’ai aucun week-end et aucune soirée. Et par rapport à l’école, ben forcément la fatigue s’est accumulée et souvent le matin, j’arrive en retard à l’école".

D’autres dépenses s’ajoutent à la liste de Livio. Étant donné qu’il ne reçoit pas d’argent de poche de ses parents, il finance également toutes ses sorties personnelles.

Manon, elle, a 21 ans et étudie la publicité. Elle est barmaid dans une guinguette, le jour et dans un bar, la nuit. Elle enchaîne donc régulièrement les deux jobs sur une même journée. Manon se définit comme quelqu’un de sociable. Elle aime boire un verre en terrasse avec ses amis ou sortir avec son copain. Et pour cela, elle a besoin d’argent.

Si la jeune femme s’impose des journées de travail de plus de quinze heures, c’est surtout pour financer son Erasmus.

"Ça va me permettre de payer mon loyer, sachant que mes parents ne vont pas investir là-dedans. Pour pouvoir faire quelques petites sorties si je peux me le permettre, ou à manger le midi à l’école. Il y a une certaine somme d’argent qui va partir là-dedans et c’est pas ce que tout le monde peut se permettre non plus."

C’est un mode de vie particulier

Vient alors la question de l’organisation d’une vie aussi remplie. Pour Manon, "parfois c’est très compliqué de devoir tout faire à la fois, surtout que ça fatigue". Elle reste tout de même positive et assure qu'"avec un bon planning, ça peut fonctionner".

Une législation datant de 2017 oblige les étudiants belges à ne pas dépasser le contingent de 475 heures de travail par année civile. Si l’étudiant dépasse ce seuil, il perd ses avantages et est obligé de payer les cotisations sociales ordinaires pour les employés et les ouvriers. 13,07% sont donc perçus sur le salaire de l’étudiant.

À Bruxelles, une autre législation existe. Si l’étudiant travaille plus de 240 heures par trimestre, ses parents perdront les allocations familiales du trimestre en question.

Certains étudiants, comme Livio, sont obligés de dépasser ce seuil pour subvenir à leurs besoins. Il explique : "La conséquence, c’est que ma mère perd mes allocations familiales. Mais on a trouvé un arrangement où je lui donnerai les allocations familiales de mon salaire et comme ça je gagne aussi de l’argent pour moi."

Pour mieux comprendre toutes ces législations, la sécurité sociale a créé un site web consacré aux étudiants jobistes. En se connectant avec sa carte d’identité, chaque étudiant belge peut vérifier son solde d’heures et demander des attestations de travail.