Manque de contacts sociaux, scolarité perturbée, stigmatisation… La pandémie a mis la santé mentale des jeunes à rude épreuve. Mais deux ans plus tard et malgré la quasi-disparition des mesures sanitaires, certains jeunes vivent encore des moments difficiles. Le secteur de la santé mentale pédopsychiatrique est d’ailleurs totalement saturé.
Forcément, la jeunesse présente de multiples facettes. Elle est "kaléidoscopique", comme dirait Fabienne Glowacz, psychologue clinicienne et professeure en Faculté de Psychologie à l’ULiège. Un jeune n’est pas l’autre et tous n’ont pas réagi de la même façon face à la crise sanitaire.
Si l’on prend l’ensemble des jeunes, on remarque un mieux-être
Depuis l’allègement des restrictions, beaucoup ont d’ailleurs retrouvé un équilibre. "Si l’on prend l’ensemble des jeunes, on remarque un mieux-être de par l’allègement des mesures, de par la reprise d’une vie normale en termes de liens sociaux, de rythme, et de fonctionnement de la vie sportive et associative."
Néanmoins, comme le souligne Fabienne Glowacz, certains jeunes éprouvent encore de grosses difficultés. "Si l’on peut parler de résilience pour un grand nombre de jeunes, on ne peut pas dire que toute la population est résiliente", tient-elle à préciser.
Saturation des soins pédopsychiatriques
En témoigne le débordement du secteur de la santé mentale pédopsychiatrique. Certes, le coronavirus n’est pas seul l’origine de cette tension : nombreux sont les services du pays qui étaient déjà en voie de saturation avant la crise sanitaire. Mais l’engorgement actuel n’a rien à voir avec celui d’antan.
L’aggravation est aujourd’hui telle que la pédopsychiatrie est désormais "totalement saturée", explique Sophie Maes, pédopsychiatre et cheffe de service de l’Unité pour adolescents du Centre hospitalier Le Domaine à Braine-l’Alleud. Et cela tant en ambulatoire qu’en hospitalier.