Belgique

"Pour moi, c'est le souvenir de mon papa, qui a fait toute la guerre en tant que volontaire": des vétérans racontent ce que les commémorations du 11 novembre représentent pour eux

11 novembre : commémoration de l armistice à la Tombe du Soldat Inconnu et le Premier Ministre à Ypres

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Par M.-L.M. avec Belga

Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles. Cette cérémonie militaire rend hommage au Soldat inconnu, aux morts des deux guerres mondiales et aux militaires tombés lors des missions pour la paix depuis 1945.

Elle a lieu en présence des présidents de la Chambre et du Sénat, des représentants du gouvernement et des Corps constitués.

Un peu partout dans le pays, les autorités rendent hommage dans les communes aux morts belges tombés durant la Première Guerre mondiale et pendant les autres conflits.

Une dimension symbolique

Ce matin, après avoir passé les troupes en revue, salué les troupes en revue, le roi a déposé une gerbe de fleurs et a rallumé la flamme de la Colonne du Congrès. 

Pour les vétérans présents, il s'agit d'un acte symbolique, certes, mais très important. L'un d'entre eux, Georges Janssen, nous explique: "C'est un devoir de mémoire, c'est la reconnaissance de gens qui se sont engagées et se sont sacrifiés pour garantir une liberté à notre métier".

"Pour moi, c'est le souvenir de mon papa, qui a fait toute la guerre en tant que volontaire. C'est le minimum que je puisse faire pour lui.", témoigne Albert Desprez, vétéran lui aussi.

Le devoir de ne pas oublier

Cette cérémonie est l'occasion de rendre hommage au soldat inconnu, mais aussi aux soldats décédés lors des deux guerres mondiales ainsi qu'aux militaires tombés dans les missions pour la paix depuis 1945.

Trois jeunes ont également pris la parole, promettant de ne pas oublier. "Chacun de nous trois a promis à trois anciens combattants spécialement conviés pour les 75 ans de fin de la Deuxième Guerre Mondiale de continuer à témoigner du respect envers les personnes dont la mémoire est honorée et envers les lieux de mémoire.", disait l'un d'entre eux.

"J'ai 94 ans donc j'ai encore quelques années devant moi, mais plus tellement. Il est important donc que les jeunes prennent la relève", commente un autre vétéran, Thierry Copiters.

A quelques centaines de kilomètres de Bruxelles, des commémorations ont eu lieu aussi à Dison, près de Liège. Ici aussi, chaque 11 novembre, les officiels et les citoyens se rendent d'un lieu de mémoire à l'autre. Lola, 10 ans, a été emmenée ici : "J'ai accepté, parce que mon arrière-grand-père a fait l'une des deux guerres". Et elle fait partie d'un très petit groupe d'enfants qui ont été emmenés ici.

Chaque année, les cérémonies rassemblent de moins en moins de monde. José Locht, le président de la Famille des combattants (section de Dison-Andrimont), se souvient: "Nous, dans le temps, le 11 novembre et le 8 mai, on faisait le cortège et on allait au cimetière." Il fait partie de ceux qui constatent que de moins en moins de personnes sont présentes lors de ces célébrations.

Pourtant, les élèves et les enseignants sont vivement encouragés à y participer.

Le 11 novembre, fin des hostilités

En Belgique, la commémoration du 11 novembre n’a été organisée pour la première fois que le 11 novembre 1922 lorsque le Soldat inconnu a été inhumé à la Colonne du Congrès. La Belgique préférait alors se souvenir de la Première Guerre le 4 août, date de l’invasion du royaume en 1914.

Le 11 novembre 1918, l’Armistice a enfin sonné le glas de la guerre pour les soldats mais aussi pour la population civile belge, qui aura vécu plus de quatre ans sous le joug allemand. Le pays est dévasté, la population affamée, marquée par les massacres et meurtrie par les privations de l’occupant.

Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.

Ce 11 novembre 1918, une partie de la Belgique avait déjà été délivrée des Allemands grâce aux dernières offensives des Alliés. Mais durant la quasi-totalité de la guerre, seule une portion infime du territoire belge couvrant le triangle Ypres-Nieuport-La Panne était restée sous souveraineté belge.

Après quatre ans de guerre, la "petite Belgique", symbole de courage et de résistance pour les Alliés, sortait moribonde du conflit avec une industrie pillée, une population privée de tout, des villes ravagées par les pluies d’obus et une société démantelée au bon plaisir de l’occupant.

Le 4 août 1914, l’armée allemande envahissait le territoire de la Belgique et ce, au mépris du droit international, précipitant ainsi le pays dans la Première Guerre mondiale.


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L’invasion de la Belgique s’accompagne de nombreuses exactions de la part des troupes impériales à l’encontre des populations civiles et que les Allemands justifieront par la présence de francs-tireurs. Visé, Dinant, Andenne, Tamines, Louvain, Aarschot et Termonde hériteront ainsi du titre peu envié de villes martyres après avoir été pillées et incendiées et vu nombre de leurs habitants massacrés ou déportés en Allemagne.

Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.

Entre les mois de septembre et décembre 1914, les différents belligérants s’engagent, après la contre-offensive victorieuse de la Marne et avant la stabilisation du front sur l’Yser, dans la Course à la mer durant laquelle Belges, Anglais, Français et Allemands tentent de se déborder mutuellement mais sans jamais y parvenir.

Le 9 octobre, Anvers se rend à son tour après dix jours de siège. Le 10 octobre, le gouvernement belge s’établit dans le nord de la France, à Sainte-Adresse, près du Havre. Le 12 octobre, les Allemands pénètrent à Gand tandis que le roi Albert se replie avec son armée derrière l’Yser.


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Cramponnés à cette mince langue de terre, les Belges résisteront de toutes leurs forces mais le 27 octobre, le roi Albert doit se résoudre à inonder la plaine en ouvrant les écluses. Cette décision permet aux troupes franco-belges de s’établir solidement sur la rive occidentale de ce petit fleuve et de stopper l’avancée allemande. La guerre de tranchée peut alors commencer et durera 4 ans sur un front long de 700 kilomètres allant de la Mer du Nord à la frontière suisse.

Durant quatre ans, le front se stabilisera en Belgique malgré des tentatives alliées de le percer au prix de lourdes pertes. La terre du Westhoek porte toujours les stigmates de ce conflit mondial dont la mémoire reste toujours vivace après un siècle.

Environ 41.000 soldats belges sont morts durant la Première Guerre mondiale.

Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles.
Le roi Philippe célèbre le 103e anniversaire de l’Armistice de 1918 ce jeudi matin à la Colonne du Congrès à Bruxelles. © Fabien Van Eeckout RTBF

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