Ni Cindy Mottrie, ni Jean-Yves Hayez ne s’estiment cependant en mesure de se prononcer sur le fait de mettre ou non son enfant à l’école : "Jamais notre pays n’a connu pareille situation. Il est donc extrêmement difficile de se prononcer sur ce que l’on ne connaît pas."
Néanmoins, pour Jean-Yves Hayez, "mettre un masque aux enfants, à partir de la 6e primaire pourquoi pas. Mais avant cela, il ne faut pas espérer que ça fonctionne, il va servir à tout sauf à ça. Maintenir la distance sociale, que je préfère appeler "distance physique", est aussi illusoire. L’enfant se renforce à travers les interactions avec les autres. Il a besoin de toucher ses camarades. Cette rencontre tactile avec l’autre renforce le soi. La présence de l’autre, de son âge, donne aussi le dernier sentiment d’exister".
Difficile donc d’imaginer que des mesures strictes puissent être respectées par des enfants. Alors que faire ? Décider de les garder à la maison ? Ou les envoyer à l’école ? Personne ne semble aujourd’hui en mesure proposer LA réponse à cette question.
Néanmoins, Cindy Mottrie précise que "les enfants peuvent s’adapter sans problème s’ils sentent que les adultes autour d’eux sont rassurants. Ce qui est important dans le développement de l’enfant, c’est de construire une communication avec des adultes qui soient capables de lui expliquer ce qu’il se passe, donner un sens à cette situation. Les enfants se construisent avec leurs moments d’incertitude. Il est donc important qu’ils voient des adultes qui se posent des questions. De cette façon, ils se construisent en réfléchissant à la situation : cela les aide à l’affronter, c’est un outil. Un débat peut être organisé à l’école ou en famille, les deux dans l’idéal bien sûr."
Il appartient donc à chaque parent de peser le pour et le contre, sans toutefois exclure l’enfant de la réflexion.