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Pourquoi "Alibi.com 2" terrasse-t-il "Astérix" au box-office ? Les explications d’Hugues Dayez

La Semaine des 5 Heures

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L’autodidacte Philippe Lacheau a sorti Alibi.com 2. Avec ce film, malgré un comique de situation peu reluisant, l’acteur et réalisateur français détrône facilement le dernier Astérix au box-office. Hugues Dayez décrypte ce phénomène.

Alibi.com 2 signe le retour de 'la Bande à Fifi'. Philippe Lacheau réunit sa compagne et ses amis pour la suite du film du même nom paru en 2017. Alors qu’il avait fermé son agence Alibi.com, qui fabriquait toutes sortes d’excuses pour cacher notamment des infidélités, Greg demande Flo en mariage. Mais honteux de présenter son père, escroc notoire, et sa mère, ancienne actrice de charme, il rouvre son entreprise pour embaucher de faux parents.

Ce film, projeté dans les salles depuis le 8 février en France et une semaine après en Belgique, il a déjà rassemblé 500.000 spectateurs le premier week-end de sa diffusion dans l’Hexagone. Avec un budget de 14 millions d’euros, il a dépassé les 2 millions d’entrées dans ce pays, et devrait terrasser le "colosse aux pieds d’argile" Astérix de Guillaume Canet. Ce dernier, malgré son budget de 65 millions, a perdu 44% de fréquentation après une première semaine à 466.000 entrées... alors que les Français ont déjà entamé leurs vacances de Carnaval/congé de détente.

Un film potache sans prétention qui lorgne vers le burlesque américain

Lacheau réalise, coscénarise et interprète le rôle principal. Le scénario de la rencontre entre deux familles fait terriblement penser à Meet The Fockers de Ben Stiller. Lacheau a été biberonné "par les comédies américaines et l’humour pipi caca des premiers films des frères Farrelly comme Dumb & Dumber" précise Hugues Dayez. Et justement, les films du réalisateur et comédien français marchent en francophonie car "il n’est pas dans la comédie de dialogues façon comique français à l’ancienne : il a une espèce de rythme échevelé où les très mauvais gags s’enchaînent avec quelques bons gags perdus dans la masse".

Le jeune public est déjà acquis puisqu’il a grandi avec les mêmes références cinématographiques américaines. "La critique est assez bienveillante par rapport au film" constate le journaliste cinéma de la RTBF, pour une raison bien précise : son capital sympathie. "Il n’y a pas d’arrogance […] contrairement à Aladin et Alad’2 de Kev Adams ou non seulement c’était atroce, mais en plus c’était arrogant". Hugues Dayez ajoute : "On est avec un public populaire qui n’est absolument pas cinéphile, qui veut simplement une bonne tranche de rigolade". Entre Astérix et Alibi.com 2, l’un sombre car "il piétine un trésor national (NDLR : et que le public est plus diversifié, mélangé entre le public familial et bédéphile)", l’autre "ne piétine rien du tout : même s’il y a des gags loupés ou lourdingues, personne ne lui en voudra". En outre, la Bande à Fifi cultive un humour totalement inoffensif, loin des blagues douteuses de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu.

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