Patrimoine

Pourquoi ces cités mayas sont-elles dangereusement polluées au mercure ?

Teotihuacan

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Des relevés de sols faits sur plusieurs sites d’anciennes cités mayas ont indiqué des concentrations dangereusement élevées en mercure. Si la pollution semble bien être très ancienne, elle n’en serait pas moins un risque pour la santé des archéologues.

C’est la première fois qu’une étude s’intéresse au taux de concentration de mercure sur ces sites archéologiques. Et les constats sont plutôt inquiétants : dans certaines de ces cités mayas, le sol contient 17 fois plus de mercure que le seuil autorisé.

Ces taux sont un danger pour la santé, car une exposition à autant de mercure peut provoquer des empoisonnements chroniques, attaquant le système nerveux, les reins ou le foie. Des risques auxquels sont donc exposés les archéologues non avertis qui pourraient travailler sur ces sites.

On pourrait croire à une pollution moderne, mais il n’en est rien. En effet, cette pollution a été détectée sur des sites qui sont séparés par des centaines de kilomètres. Que ce soit au Mexique, au Belize, au Guatemala, au Honduras ou au Salvador, ce sont au moins 11 sites qui sont contaminés. Il semble bien que ce soit les Mayas eux-mêmes qui en sont à l’origine.

Récipient retrouvé sur le site de Lamanai, au nord du Bélize, qui contenait du mercure

L’étude scientifique, dirigée par Duncan Cook, géographe à l’Australian Catholic University, a été publiée dans la revue Frontiers in Environmental Science. Selon les conclusions, c’est bien l’utilisation du mercure faite par les Mayas qui posent problème. Sur plusieurs autres sites de l’époque précolombienne, des objets contenant le produit toxique ont été retrouvés. On sait que le mercure était utilisé soit sous forme liquide soit sous forme de cinabre, une sorte de poudre sulfurée.

Il avait plusieurs utilités, comme par exemple la peinture d’objets. On sait qu’il était aussi largement utilisé pour décorer les murs des tombes de dignitaires durant la période classique. En connaissant tous les effets néfastes du produit chimique sur la santé, on peut supposer que de nombreuses personnes ont dû en être victimes durant l’ère maya.

Cet usage, que les auteurs de l’étude pensent massif, aurait donc débouché sur des contaminations des eaux puis des sols, qui se mesurent toujours actuellement. Rappelons que la période classique maya s’étend entre 250 et 1100 après J.-C.

Encore une preuve, s’il en fallait, que les activités humaines ont un impact de longue durée sur l’environnement.

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