La ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès a répondu à ces questions sur le nombre de personnes qui figuraient sur les listes de personnes à évacuer, sur le nombre de celles qui ont été évacuées de Kaboul et sur le nombre de celles qui sont arrivées en Belgique. Sophie Wilmès a insisté sur la nécessaire prudence avec ces chiffres qui ne pourront être validés qu’une fois le dernier décompte opéré à la caserne de Peutie, à Vilvoorde, où toutes les personnes évacuées d’Afghanistan et rapatriées en Belgique transitent, le temps d’un bilan de santé et des vérifications nécessaires de leur identité.
Sophie Wilmès a ainsi précisé que la Belgique a appelé 934 personnes à évacuer, dont environ 489 personnes de la "catégorie 1, des Belges et ayants droit (époux, épouses, enfants), 9 Luxembourgeois. La Belgique a aussi contacté d’autres catégories de personnes, 75 personnes qui ont travaillé pour la Défense en Aghanistan et une dizaine de personnes qui ont travaillé pour le consulat belge. Les autorités belges avaient aussi identifié une liste de gens "plus fragiles", soit 265 personnes. S’y ajoutaient 90 personnes ayant un titre de séjour en Belgique.
Une partie de ces personnes figuraient parmi celles évacuées grâce aux 23 vols opérés par les C130 belges entre Kaboul et Islamabad. Certaines ont pu être évacuées par d’autres moyens. Dans les avions belges, parmi les 1400 personnes transportées, se trouvaient également des personnes évacuées pour le compte d’autres pays, par exemple les Pays-Bas, avec lesquels la Belgique avait des accords de coopération.
Tant que toutes les personnes figurant sur la liste belge ne seront pas passées par la caserne de Peutie, il ne sera pas possible d’avoir un décompte complet.
Reste-t-il des personnes contactées par les Affaires étrangères qui seraient toujours en Afghanistan ? Probablement, mais là aussi, la ministre des Affaires étrangères se veut prudente. "Il y avait une trentaine de personnes qu’on avait contactées et qui n’ont pas réussi à rentrer dans l’aéroport", a déclaré Sophie Wilmès. "Nous n’avons pas d’informations sur ces trente-là, s’ils ont pu ou pas rentrer dans l’aéroport", a complété la ministre des Affaires étrangères, mais "on a des informations de certaines personnes dont on sait qu’elles n’ont pas pu atteindre l’aéroport". Mercredi, il était d’ailleurs fait état d’un bus "belge" ayant été refoulé par les talibans avant d’entrer dans l’aéroport.
De son côté, le Premier ministre a expliqué qu’il y aurait encore "grâce à la coopération des Néerlandais, quelques Belges qui seraient rentrés cette nuit dans l’aéroport", une information "à confirmer".
114 personnes dont on ne sait pas si elles ont quitté Kaboul
Sophie Wilmès a aussi expliqué que, parmi les 934 personnes identifiées sur la liste belge des personnes à évacuer, figurent "114 contacts dont on n’est pas certain qu’ils ont quitté Kaboul". Ces personnes ont été averties "de la dégradation de la situation sécuritaire, que les C130 ne circuleraient plus et que nous leur demandions de prendre contact avec l’ambassade", a expliqué Sophie Wilmès. "A ce jour, nous avons eu 12 réponses. Nous sommes convaincus que dans ces 114 contacts, il y a des gens qui sont déjà arrivés en Belgique", a estimé Sophie Wilmès. Ces personnes n’auraient pas encore pu être identifiées ou se trouveraient sur les listes d’autres pays.
Sophie Wilmès a malgré tout confirmé que certains ayants droit ont décidé de ne pas rentrer pour des raisons familiales, par exemple pour ne pas quitter des proches. "Ces personnes sont toujours prises en considération", a souligné la ministre.