High tech

Pourquoi la bonne vieille disquette n’a pas (encore) dit son dernier mot

© Tous droits réservés

Par Ibrahim Molough

Inventée à la fin des années 60 par le géant de l’informatique IBM et disponible à la vente depuis 1971, la disquette n’est clairement plus à la pointe de la technologie.

Après avoir été grandement utilisée durant les années 80 et 90 afin de distribuer des logiciels, transférer des données et créer des sauvegardes, cette dernière est devenue obsolète et a été remplacée par les CDs, clés USB et autres disques durs externes, devenus plus abordables au fil du temps.

Pourtant, pour quelques usages très spécifiques, la disquette fait de la résistance et continue d’être utilisée. Par exemple, selon un article du magazine Wired, la disquette est toujours utilisée afin de mettre à jour les systèmes de deux 747-200 vieillissants (moins de 20 exemplaires en service à travers le monde) d’une compagnie aérienne de fret basée à Tbilissi, en Géorgie.

Aussi, certaines entreprises équipées d’onéreuses machines aux durées de vie longues, telles que des imprimantes de circuits imprimés, des oscilloscopes et des électrocardiographes continuent à s’approvisionner en disquettes afin de faire fonctionner ces équipements conçus à l’époque de l’usage massif de cette technologie.

Même l’armée américaine a continué à faire usage de disquettes jusqu’en 2019 dans le cadre de son… arsenal nucléaire.

Mais pourquoi s’encombrer de telles antiquités ? En réalité, il est tout à fait possible de mettre à niveau les systèmes afin qu’ils soient compatibles avec les clés USB, cartes SD et même le transfert sans fil. Seulement, ces améliorations ont un coût qui se chiffre en "milliers de dollars et implique de modifier un système qui, bien qu’archaïque, est connu pour fonctionner", explique le Wired.

Ainsi, la plupart des entreprises qui utilisent encore des disquettes sont des petites entreprises ou des entreprises aux marges étroites qui n’ont tout simplement jamais eu le temps de moderniser leur équipement, ou qui ont trouvé que cela coûtait trop cher.

Une fin inévitable

Dans tous les cas, la disparition de la disquette est déjà écrite. Le japonais Sony, dernier grand producteur de disquettes au monde, avait annoncé la fin de la production en 2010. D’ailleurs, ce n'est qu'en 2022 que l’administration nipponne, grande utilisatrice de disquettes, a pris la décision d’arrêter de les utiliser. 

"Il existe environ 1900 procédures gouvernementales qui obligent les entreprises à utiliser des disquettes, des CD, des minidisc, … pour soumettre des demandes et d’autres formulaires", relevait l’année passée Taro Kono, ministre japonais de la Réforme numérique.

Loading...

Ainsi, les irréductibles de la disquette devront continuer de se fournir dans un stock non-renouvelé qui, avec le temps, finira pas s’épuiser inexorablement.

Sur le même sujet :

Entrez sans frapper

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous