La nouvelle a été reprise par tous les grands médias : ce lundi 23 mai, un premier soldat russe a été jugé pour crimes de guerre dans le conflit opposant son pays à l’Ukraine. Vadim Shishimarin, 21 ans, reconnaissant l’ensemble des faits qui lui ont été reprochés, est condamné ce jour-là à la prison à perpétuité par un tribunal ukrainien. L’image du jeune homme de 21 ans fait alors rapidement le tour du monde. Avec toutefois une différence notable entre plusieurs médias : tantôt son visage a été flouté pour le rendre méconnaissable, tantôt pas.
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Différence de traitement
A la RTBF, décision a été prise de ne pas dévoiler entièrement l’identité du jeune homme dans le but de respecter la Convention de Genève qui stipule que "les prisonniers de guerre doivent être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique". Car qui dit apparition en public de prisonniers de guerre, dit aussi risque de représailles à leur retour dans leur pays d’origine.
Pourtant, dans le cas du jeune Vadim, nous avons dû constater qu’un grand nombre de médias, dont la très respectée BBC britannique, souvent considérée comme une référence en matière de respect du droit, n’ont pas pris la peine de flouter le visage de l’accusé. La RTBF aurait-elle pris une précaution inutile ? C’est ce que nous avons demandé à Raphaël Van Steenberghe, chercheur FNRS et professeur en Droit international à l’UCLouvain.