Dans l’industrie musicale, l’exploitation des data, qui requiert un certain savoir-faire, est devenue incontournable pour mesurer les performances des morceaux des artistes ainsi que l'impact des concerts sur les écoutes.
Les data sont devenues des outils indispensables dans l’industrie musicale. Les données et leur exploitation permettent de savoir comment la musique se déplace, où elle cartonne et auprès de quel public. De plus, l’analyse des data permet également la commercialisation de versions remixées de titres populaires mais aussi de faire des choix stratégiques concernant les morceaux joués lors des concerts ainsi que la mesure de l’impact des concerts eux-mêmes sur les écoutes.
Sans les data, Aya Nakamura n’aurait jamais su qu’elle cartonnait en Asie. Eh oui, la musique de l’artiste francophone la plus écoutée au monde a voyagé au-delà des zones où la musique francophone a l’habitude de s’exporter comme la Suisse, le Québec, l’Afrique… Grâce à une chorégraphie publiée depuis les Philippines (= données géographiques) sur TikTok, le titre "Copines" d’Aya a réussi à se faire une place dans le Top 5 Asie de Spotify. Il a également gagné le cœur des Thaïlandais, des Birmans, des Indonésiens etc. Comme l’a expliqué Minh Loan Paturle, directeur du développement international chez Warner Music France, selon BFM via l'AFP, les data permettent de voir "comment la musique se déplace". Mais la force des data ne se limite pas à la traçabilité de la musique, elle réside aussi dans la possibilité de commercialiser d’autres versions de morceaux populaires, comme dit ci-dessus. Ainsi, "Nirvana" de celle qui est surnommée "La reine de France" par plusieurs internautes, a été remixé par un DJ des Iles Marshall, en Océanie, et a pété sur TikTok. La commercialisation de la version remixée du morceau a été acceptée par Aya et son label.
Par ailleurs, les data permettent de faire des choix optimaux concernant les morceaux joués lors de concerts. "Avec notre projet Hype Habits, on montre comment le choix de morceaux en concert dans une zone géographique va avoir ensuite des conséquences dans cette zone sur le streaming de certains titres après le show", a avancé David Mahieux, chef du pôle data de Warner Music France, selon BFM avec Tech&Co, avant de préciser ceci : "Ça se joue au choix entre un ou deux morceaux près pour un artiste comme Ed Sheeran, ce n’est qu’une aide à la décision qui revient à l’artiste, on ne veut pas d’artiste-robot."
Le pôle data dont David Mahieux est à la tête chez Warner est un département voué à croître dans tous les labels. En effet, comme le souligne Trax, l’analyse de ces données nécessite un certain savoir-faire. Ainsi, les fameux data analysts sont de plus en plus sollicités afin de "mieux cibler le marketing et même anticiper les tendances". Selon la même source, Julien Lefebvre, responsable stratégie à la Sacem, a déclaré qu’"Aujourd’hui, avec le numérique, la création musicale est de plus en plus accessible, et la distribution aussi. Pourtant, le fonctionnement de l’écosystème reste très opaque et complexe, même pour les artistes eux-mêmes."