Cela ressemble à de grandes touches d'herbes, très hautes. On dirait presque de mauvaises herbes. Après la longue tige fine, on distingue une succession de toutes petites épines dans lesquelles on peut deviner des graines. Derrière ce portrait végétal si commun se cache un potentiel d'avenir intéressant pour les agriculteurs. C'est aux Etats-Unis que l'on a découvert la capacité de cette céréale encore méconnue, à intégrer la classe des variétés sur lesquelles compter dans un contexte de réchauffement climatique.
Les toutes premières recherches ont démarré dans les années 80. Le Land Institute, une organisation à but non lucratif de recherche autour de l'agriculture durable, étudie depuis 2008 les atouts du kernza pour imaginer l'intégrer à la consommation humaine. En réalité, le kernza n'est pas le nom originel de la céréale. C'est la marque déposée en 2009 par cet organisme scientifique américain.
Aujourd'hui, le kernza est planté dans de nombreux Etats américains, notamment dans le Montana, le Minnesota et le Kansas. A l'origine, le kernza est de l'agropyre intermédiaire que l'on appelle aussi "chiendent intermédiaire", des plantes herbacées vivaces que l'on peut utiliser en fourrage. Il est originaire d'Asie et d'Europe.
Les chercheurs américains ont croisé plusieurs spécimens de ce végétal pour parvenir à obtenir une herbe aux graines plus importantes.
Les recherches ont dépassé les frontières du pays de l'oncle Sam puisqu'on travaille aussi sur le sujet au Canada, en Belgique et en France. C'est un sujet de recherches à l'Isara, l'école d'ingénieurs en agronomie de Lyon.
Par ailleurs, cette céréale s'adapte à de nombreuses variétés de sol et ne nécessite que très peu d'eau pour pousser. En bref, c'est une céréale qui s'acclimate aux conditions de sécheresse. Qui plus est, elle est résistante aux maladies.