Aujourd’hui, dans la presse spécialisée comme généraliste, des articles réhabilitent des femmes de science et listent les savantes qui auraient dû recevoir le Prix Nobel. Reste qu’aujourd’hui encore, moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes.
À l’heure actuelle, l’enjeu porte spécifiquement sur le champ des sciences exactes. Car l’université n’est plus un monde d’hommes ! Les femmes y sont même très nombreuses : l’UNamur, à la rentrée universitaire 2020, recensait plus d’inscrites que d’inscrits : il y avait 3.929 femmes pour 2.844 hommes.
Mais la disproportion par secteur est saisissante : les universitaires au féminin s’engouffrent dans les sciences de la santé, où elles représentent 72% des inscrits, ou dans les cursus de sciences humaines et sociales. En revanche, elles désertent les couloirs des facultés des sciences dites dures, la chimie, la physique, l’informatique, où, toutes disciplines comprises, elles ne représentent plus que 36% des inscrits. La femme en tant qu’être social, genré et éduqué en tant que femme, semble avoir plus besoin de sentir l’impact sociétal de son travail.
Les filles et les garçons subissent des socialisations genrées, explique Nathalie Grandjean, philosophe. "On est dans une société dite hétéronormative. C’est la normativité qui dit qu’il y a deux sexes, que ces deux sexes produisent deux genres, donc les hommes, parce qu’ils naissent hommes, sont supposés disposer de ces compétences-là, et donc il y a toute une série d’attributs qui leur sont conférés. Pareil pour les femmes. "
Aujourd’hui, la prise de conscience qu’une place est à laisser aux femmes ne s’est-elle pas transformée en exigence, créant une véritable discrimination positive ? Ecoutez dans la suite de l’émission.