Pourtant, il semblerait que l’indépendance de la Flandre ne soit plus LA raison de voter pour le Vlaams Belang ou un autre parti nationaliste. Une étude consultée par Knack montre par exemple que seulement 1 électeur sur 4 de la N-VA veut l’indépendance de la Flandre. Alors que le gouvernement Michel avait mis le communautaire au frigo, 16% des électeurs flamands veulent que leur nation se sépare de la Belgique.
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Même si Raf est pour l’indépendance de la Flandre, il reste lucide : une indépendance pure et dure sera difficile à atteindre. Alors, il adapte les plans : "Je suis pour une Flandre indépendante. Si besoin, au sein de la Belgique. Malheureusement, on ne pourra pas faire autrement à cause de nos propres ministres flamands : ils trahissent constamment la Flandre, et maintenant Bart De Wever s’y met aussi."
Raf précise ce qu’il entend par une Flandre indépendante au sein de la Belgique : "La Flandre décide de payer seulement ses propres dépenses. Si la Wallonie et Bruxelles veulent vivre au-dessus de leurs moyens, qu’ils le fassent ! Mais plus avec nos milliards ! Si la Wallonie souhaite que la Flandre soit remplie d’étrangers d’Europe de l’Est ou de pays islamiques, alors, qu’on les envoie à Liège, Namur ou Charleroi…"
Le très populaire Tom Van Grieken
L’arrivée de Tom Van Grieken à la tête du Vlaams Belang a insufflé un nouvel élan au parti. En cinq ans, le parti d’extrême droite a réussi à tripler le score de son parti qui est ainsi devenu le deuxième parti en Flandre. Selon les derniers sondages, il deviendrait même le premier parti au nord du pays.
Quand il a commencé son mandat à 28 ans en 2014, Tom Van Grieken était le président de parti le plus jeune de Belgique. Grâce à l’aide de son compagnon de route Bart Claes, il a rajeuni et policé l’image du parti tout en changeant sa stratégie de communication.
Sigrid soutient depuis le début de Tom Van Grieken : "Je vote Vlaams Belang, car Tom Van Grieken prône le slogan 'Nos gens d’abord'. On le qualifie de raciste, mais c’est une perception erronée : il est contre les profiteurs."
Le Vlaams Belang était le premier parti à investir massivement sur les réseaux sociaux. Quelques années plus tard, plus de 500.000 personnes aiment la page Facebook du Tom Van Grieken et plus 600.000 celle du Vlaams Belang. C’est plus que la page de la VRT ou VTM.
En créant son propre média et sa propre app, le Vlaams Belang veut contourner les médias traditionnels et s’adresser directement à son public. Selon Reinout Van Zandycke, expert en communication politique, le parti fonctionne un peu comme une start-up : "Ils sont innovants, rapides et n’ont pas peur de commettre des erreurs."
Que se passera-t-il en 2024 ?
Vote de protestation, peur de l’autre, islamophobie, nationalisme… Les raisons de voter Vlaams Belang varient en fonction des personnes interrogées.
Même si les trois électeurs du Vlaams Belang interviewés dans le documentaire ne sont pas représentatifs de l’ensemble de l’électorat, ces rencontres permettent de mieux comprendre pourquoi un Flamand sur quatre envisage de voter pour le Vlaams Belang.
De son côté, Sigrid espère que le Vlaams Belang va obtenir encore un meilleur score lors des prochaines élections : "J’espère que le Vlaams Belang va récolter beaucoup plus de voix. Vu la situation actuelle, ce sera le cas. Ainsi, on ne pourra plus les nier, j’espère."
Poussé dans le dos par des sondages favorables, le Vlaams Belang aimerait accéder au pouvoir et ainsi briser le cordon sanitaire. Arrivera-t-il à concrétiser les bons résultats des sondages en 2024 ?
Benjamin De Cleen conclut : "Tom Van Grieken souhaite que son parti devienne incontournable, il le dit d’ailleurs en français. L’idée est de pousser la N-VA à s’allier avec le Vlaams Belang. C’est en partie ce qui est en train de se passer maintenant. Plus le Vlaams Belang grandit, plus il sera difficile pour la N-VA d’éviter ce scénario, surtout s’ils ont une majorité parlementaire. La N-VA serait alors confrontée à un choix difficile… "