Hainaut

Pourquoi vit-on moins longtemps en Hainaut qu’ailleurs ?

© Pexels – Karolina Grabowska

C’est le constat de l’observatoire de la santé de la province du Hainaut : on vit moins longtemps dans notre province ! Par rapport à la moyenne belge, les femmes vivent chez nous deux ans de moins et les hommes, trois. Comment explique-t-on un tel écart ?

Pour avoir la réponse, il faut aller chercher dans le portefeuille des Belges. Là où l’on gagne bien sa vie, on vit plus longtemps. Là où on dispose de revenus inférieurs, la vie est un peu plus courte.

Comment le revenu peut-il déterminer l’espérance de vie ?

Disons que quand on a du mal à régler les factures, ce n’est pas spécialement le bien-être qui prime. On se nourrit moins bien.
Mais ce n’est clairement pas le seul critère qui détermine l’espérance de vie. "D’autres points sont évidemment les consommations de tabac et d’alcool, précise Christian Massot, médecin de santé publique. Et aussi l’activité physique ou la sédentarité. On sait que la sédentarité a beaucoup augmenté avec le covid, notamment avec le temps passé devant les écrans."

© Pexels - Ella Olsson

Les chiffres montrent, notamment, que les maladies de l’appareil circulatoire sont la première cause de décès en 2014-2018 (26,8%), suivies les tumeurs (24,5%) et les maladies de l’appareil respiratoire (11,2%). Le rapport indique par ailleurs que les maladies chroniques sont influencées par le niveau d’études. "Un tiers des personnes interrogées en Belgique déclare souffrir d’au moins une affection chronique de longue durée", indique le Tableau de Bord. "Cette proportion monte à 45% chez les Belges ayant un niveau d’études primaire ou pas de diplôme. En Hainaut, pour les hommes, l’hypercholestérolémie arrive en tête des maladies chroniques tandis que pour les femmes, il s’agit de l’arthrose."

Que peut-on faire face à ces constats alarmants ?

L’observatoire de la santé du Hainaut veut que le message soit entendu par les politiques et par les acteurs sociaux. C’est ce que dit Marie Mercling, épidémiologiste : "la santé, ce n’est pas uniquement un système de soins. Ça commence bien en amont, rappelle-t-elle. C’est aussi bien le logement que les conditions économiques, le niveau d’éducation, l’accès à l’information".

Ce lien "doit inciter à accorder une priorité à la réduction des inégalités sociales de santé", peut-on lire dans le rapport. Le constat dressé par le Tableau de Bord, qui a été présenté ce mercredi à Mons, indique que "si la mortalité en Hainaut était abaissée au niveau belge, 2510 décès seraient évités chaque année." Et pourtant, "sept Hennuyers sur dix se sentent en bonne santé", est-il précisé dans le rapport.

Enfin, sans vouloir minimiser l’importance d’améliorer rapidement les conditions de vie dans le Hainaut, il peut être utile de rappeler qu’en matière d’espérance de vie, il faut relativiser : dans les pays du sud, on vit à certains endroits vingt ans de moins que chez nous.

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