Depuis quelques jours, les négociations sociales dans le secteur de la chimie sont à l'arrêt et les tensions semblent monter encore d'un cran entre syndicats et patronat. Les organisations syndicales, qui demandaient notamment une revalorisation des salaires, reprochent à Essenscia, la fédération patronale du secteur, d'avoir rompu les négociations le 15 octobre dernier. De son côté, Essenscia assure qu'une proposition "attractive et complète était sur la table pour un accord sectoriel fort", accord qui aurait permis d'augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs.
Alors que plusieurs grèves ont déjà eu lieu de manière sporadique dans certaines entreprises telles que Agfa-Gevaert, Baxter ou encore Taxeda, c'est à présent un préavis de grève nationale le 29 octobre dans l'ensemble du secteur de la chimie qui a été déposé par la FGTB et la CSC.
"Les grosses entreprises du secteur chimique se portent très bien" assure Pascal Strubbe, secrétaire général du Setca Brabant wallon, "D'un côté, ils ont engrangé pas mal de bénéfices et de l'autre côté on est tombé sur une organisation patronale extrêmement arrogante. Dans ce cadre, on ne pouvait que déposer un préavis d'action".
Sans surprise, Essenscia dénonce ce préavis de grève générale qu'elle qualifie "d'irresponsable" et de "gifle pour un secteur qui a perdu 6% de son chiffre d'affaires en 2020". Tout en renvoyant la responsabilité du blocage actuel aux syndicats, Koen Laenens, secrétaire général et directeur des affaires sociales chez Essenscia, veut se montrer ouvert à la reprise du dialogue: Nous n’excluons pas de nouvelles consultations, mais seulement si elles sont menées avec maturité et s’il existe aussi une volonté certaine du côté syndical de parvenir à un accord équilibré".