Un sommet sur les forêts tropicales fait sens aujourd’hui car le monde doit faire face à deux crises : la crise climatique et celle de la biodiversité. Les forêts représentent un endroit où les sources de biodiversité sont vraiment très importantes. Un million d’espèces sont menacées sur la planète et l’écosystème qu’est la forêt tropicale compte 50 à 60% de vertébrés terrestres et d’espèces d’arbres.
Les forêts protègent aussi les sols ou encore le cycle de l’eau. Enfin, on le sait, les arbres sont une source inestimable d’oxygène… et avec leur capacité de photosynthèse, ils constituent le deuxième plus grand puits de carbone de la planète, juste après l’océan : les forêts tropicales absorbent ainsi 25% de nos émissions de CO2.
Protéger les forêts, c’est donc un enjeu majeur qui se présente comme une solution pour tenter de freiner l’érosion de la biodiversité. Un exemple frappant concerne les conséquences de la déforestation et de l’apparition de nouvelles cultures sur les chimpanzés qui vivent dans l’un trois grands bassins tropicaux du monde : le bassin du Congo. Les conséquences sont catastrophiques observe Sabrina Krief, spécialiste des grands singes qu’elle étudie dans la région, au micro de France Inter : "On a cohabité et vécu, et co-évolué avec les grands singes depuis 6 millions d’années et en 50 ans, 70% des grands singes ont disparu de notre planète. La première cause de déforestation en Afrique tropicale c’est l’agriculture intensive. Aujourd’hui, les chimpanzés que j’étudie dans le nord du parc de Kibale en Ouganda, se trouvent confrontés à des zones de théiculture intensive avec non seulement leur forêt, leur habitat qui disparait mais également des sources de pollution intense". Elle ajoute que 30% des chimpanzés ont des malformations. Ces dernières semblent être associées à la pollution environnementale intense due au thé, aux néonicotinoïdes.