D’une beauté aussi rare que son espèce
A Nieuport, ce jeune phénomène attire les foules et les spécialistes par son esthétique. Durant sa première année, ses longues ailes pointues présentent un motif noir en forme de "W". Sa queue cunéiforme est typique de l’espèce. Adulte, en plumage nuptial, la Mouette de Ross arbore une délicate teinte rosée.
C’est sans compter sur ses magnifiques yeux qui semblent maquillés de khôl. Vincent Legrand nous livre les secrets de son irrésistible regard : "Avec sa petite taille, elle est vraiment belle. En fait, elle a beaucoup de cils autour des yeux pour la protéger des intempéries et des vents violents. Comme d’autres espèces qui vivent en Arctique, des oiseaux ont des cils protecteurs. Ils servent à les protéger naturellement du froid glacial et donc d’éviter que leurs yeux ne gèlent. C’est une espèce que j’affectionne particulièrement."
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C’est avec aisance et gourmandise qu’elle nous côtoie
Pas du tout timide, cet oiseau mythique se laisse approcher sans trop de difficultés. Inféodé à la banquise, il ne rencontre pas d’humains car son habitat naturel très difficile d’accès rend son observation quasiment impossible. Raison pour laquelle, cette mouette n’a pas peur de notre présence et vient régulièrement prendre sa collation sur la rambarde de l’estacade. Alors que les pêcheurs n’apprécient pas vraiment les mouettes de nature voleuses, nombreux sont ceux qui lui offrent le couvert.
Emblème de la rareté dans le monde animalier, ce volatile est l’un des laridés les moins connus du monde. Ses premiers sites de nidification n’ont été découverts qu’au début du 20e siècle en Sibérie, et de nouvelles zones sont encore découvertes aujourd’hui. Une certitude, la mouette de Ross est attirée par l’odeur alléchante des crevettes de Coxyde et de Nieuport. Pour une première en Belgique, elle profite encore de notre hospitalité avant de reprendre un jour son envol.