De plus en plus de Belges prennent des dispositions concernant leur fin de vie, essentiellement le testament et, moins connu tout de même, le mandat de protection extrajudiciaire.
Les chiffres sont loin d'être négligeables : selon le baromètre de la famille de la Fédération belge du Notariat, 68 605 testaments ont été enregistrés l’an dernier (47 048 testaments en Flandre, 17 302 en Wallonie et 4 255 à Bruxelles). Globalement, l'augmentation atteint 11,2% sur un an.
Le testament est en tout cas un outil important puisqu'il permet de décider soi-même comment la succession va être liquidée après son décès, en respectant évidemment quelques balises légales comme le rappelle Sylvain Bavier notaire à La Louvière: "Les gens veulent absolument rédiger leur testament dans la mesure où ils veulent décider de la manière dont leur patrimoine sera libéré au moment du décès. Ils veulent une succession à la carte plutôt que de simplement laisser faire la loi."
Le succès du mandat de protection extrajudiciaire
Le testament est un outil bien connu des Belges, même si tous ne prennent pas nécessairement le temps d'en rédiger un. Il existe par ailleurs un autre outil, moins connu, mais qui peut se révéler très utile: le mandat de protection extrajudiciaire. Il affiche une progression encore plus impressionnante que les testaments, avec une augmentation de 15,8 % sur un an.
"Le mandat de protection extrajudiciaire est une sorte de procuration que vous allez donner à des personnes que vous désignez expressément, explique Sylvain Bavier. Ce mandat extrajudiciaire va servir pour le jour où vous vous n'êtes plus capable de gérer vous-même vos biens ou votre personne."
Donner des instructions sur la manière dont on va gérer votre patrimoine
"Donc, cela veut dire que, quand vous avez par exemple perdu la tête ou que vous êtes hospitalisés en soins intensifs pour une longue période - on a connu pas mal de cas, notamment pendant cette période de Covid - vous allez donner des instructions sur la manière dont on va gérer votre patrimoine mais aussi vos intérêts comme être humain. Par exemple, dans quelle institution ou quel hôpital vous souhaitez être soigné, savoir si vous refusez l'acharnement thérapeutique, etc."
Le plus souvent, les Belges se tournent vers leur conjoint et/ou leurs enfants pour leur demander d'assumer ce mandat de protection extrajudiciaire. Ce ne sera donc en aucun cas un administrateur de bien désigné par le juge de paix.
Des différences substantielle entre les trois Régions
Le nombre des mandats signés progresse dans tout le pays mais, en chiffres absolus, la Flandre est loin, très loin devant.
Sur les 68.329 mandats de protection extrajudiciaire enregistrés en 2021, 60.554 l'ont été en Flandre. "La Flandre est très, très loin devant, admet Sylvain Bavier, sans doute parce que la partie flamande du pays est plus sensibilisé à cette question".