Près de 20% des passeports étrangers utilisés pour les chevaux d’abattages sont (en partie) faux, selon l’Afsca

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Environ 20% des passeports étrangers utilisés pour les chevaux d’abattage contrôlés dans plusieurs pays présentent des signes de falsification, a indiqué lundi l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca).

Coordonnée par Europol et Interpol dans 52 de pays entre décembre 2020 et juin 2021, la 10e édition de l’opération "Opson" (pour "nourriture" en grec ancien) s’est penchée cette année sur le trafic de boissons alcoolisées, la contrefaçon de miels et les fraudes concernant la viande de cheval. L’Afsca, via son Unité nationale d’enquête (Une), a participé en menant 21 opérations de contrôle dans la filière équine, dont cinq en abattoirs. Ce sont ainsi 230 passeports de chevaux qui ont été passés au crible, dont 35 se sont révélés falsifiés.

La falsification de passeports a essentiellement pour but d’introduire illégalement dans la chaîne alimentaire des équidés "exclus de la chaîne alimentaire" (statut légal, irréversible) en modifiant frauduleusement ce statut via leurs passeports, explique l’Afsca. Elle "ne signifie pas obligatoirement un risque pour le consommateur", précise l’agence. "Il peut s’agir plus simplement d’une non-conformité. Lorsqu’un danger est identifié, les animaux vivants et les carcasses de chevaux concernés sont saisis, ce qui a été le cas dans quelques abattoirs européens." Toutefois, ces chevaux non destinés à la consommation ont pu recevoir un traitement médicamenteux exclusivement réservé aux animaux exclus de la chaîne alimentaire. En Belgique, sept faux passeports repérés concernaient de fausses identités.

Après ces contrôles, six dossiers d’enquête approfondis ont été ouverts, 11 saisies sanitaires effectuées et un camion, utilisé par un trafiquant d’équidé, a été saisi.

Défaut de traçabilité des médicaments

Dans le cadre de cette opération, l’Afsca a également remarqué un défaut de traçabilité des médicaments dans les cas qu’elle a analysés. Plus de la moitié des chevaux emmenés à l’abattoir n’étaient pas accompagnés des informations relatives aux traitements médicamenteux qu’ils avaient reçus au cours de leur vie. Les analyses ont également démontré l’utilisation de molécules interdites chez les équidés, comme le Diclofenac ou le Thiabendazol, chez plus de 15% des chevaux abattus, note encore l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. Les viandes non conformes, qui concernaient des équidés de toutes nationalités, n’ont pas intégré la chaîne alimentaire, rassure l’Afsca.

En dehors de l’opération internationale Opson, l’agence a analysé 3811 carcasses d’équidés dans les abattoirs belges en 2020. Parmi celles-ci, 59 (1,55%) ont été saisies et exclues de la chaîne alimentaire.

"Grâce à la politique mise en place par l’Afsca, la Belgique a, depuis de nombreuses années, fortement réduit le risque de fraude pour les chevaux identifiés et enregistrés chez elle", a réagi le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval. Cependant, "des opérations ciblées restent nécessaires car les tentatives de fraudes, notamment dans la filière équine, ne sont généralement pas des problèmes nationaux, mais européens".

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