C’est dans la nuit de jeudi à vendredi que débuteront les 76e Finals de l’histoire NBA. Aux prises cette année, deux équipes mythiques du paysage basket américain : les Boston Celtics face aux Golden State Warriors. Qui part favori ? Quels sont les hommes à suivre ? Quelles seront les clés de la série ? Voici notre grande présentation des Finales NBA 2022.
L’affiche : Celtics – Warriors
Celtics – Warriors, difficile de faire plus alléchant sur papier. Deux équipes historiques, deux clubs déjà titrés à de multiples reprises.
D’un côté ces intrigants Boston Celtics, champions 17 fois (un record à égalité avec l’ennemi des Los Angeles Lakers) mais qui courent après leur première bague depuis 2008. Après une longue traversée du désert entre 2013 et 2016, les Verts de Boston ont retrouvé de l’ambition, portés par leur binôme de leaders, Jayson Tatum – Jaylen Brown. Euphoriques après une campagne de play-offs dantesque, ils n'ont plus peur de rien.
Mais face à eux se dresse l’armada phare des années 2010, les Golden State Warriors. Des Dubs, toujours portés par un Stephen Curry chirurgical, qui s’apprêtent à disputer leurs 6e Finales en 8 ans et qui rêvent d'un 4e titre depuis 2014.
La jeunesse et la fougue des Celtics face à l’expérience et le collectif des Warriors. Qui l’emportera ? Tellement difficile à pronostiquer. Rappelons que ces finales se jouent au meilleur des 7 matches et que la 1e équipe qui comptabilise 4 victoires est donc sacrée championne.
Le parcours en Play-Offs : Héroïque côté Celtics, "Easy" côté Warriors
Difficile de faire plus héroïque que Boston cette saison. Parce que les Celtics sont sortis d’un monstrueux parcours du combattant pour atteindre ces Finales.
Pas forcément favoris face à l’armada ultra bling-bling des Nets au premier tour, ils ont envoyé valdinguer Kevin Durant et consorts d’un 4-0 net et sans bavure. Menés 3-2 par les champions en titre, les Bucks, au tour suivant, ils ont renversé une situation bien mal embarquée en décapitant Milwaukee dans son antre au Game 6 avant de s’offrir magistralement le Game 7 décisif. En finale de Conférence, rebelote puisqu’ils ont été poussés au Game 7 par une roublarde équipe de Miami, avant de finalement triompher au bout du suspense… et d’un dernier match haletant. Remporter des duels capitaux et décisifs, les Celtics ont donc appris à le faire. À deux reprises, avec un monstrueux culot.
Du côté des Warriors, la traversée de la conférence Ouest a été plus tranquille. Au premier tour, ils n’ont laissé qu’un petit match à des Nuggets déplumés (4-1). Et s’ils ont été un peu plus chahutés par d’infatigables Grizzlies en demi (4-2), ils ont vite retrouvé leur légendaire force collective pour tranquillement évincer les Mavs de Luka Doncic en finale de conférence (4-1). Contrairement aux Celtics, les Warriors n’ont donc pas (encore) dû puiser dans leurs réserves. Une fraîcheur physique qui pourrait peser dans la balance.
La stat : 123-0
Dans l’introduction, on vous expliquait que ces finales étaient une véritable opposition de style entre les jeunes Celtics et des Warriors rompus aux Finales depuis de longues années maintenant. La preuve avec cette stat édifiante qui illustre au mieux l’écart d’expérience entre les deux équipes.
Au total, les joueurs des Warriors ont disputé 123 matches de Finales NBA. Même s’il est blessé, André Iguodala est le plus expérimenté des Californiens (32 matches de Finales), devant Stephen Curry (28), Klay Thompson (27), Draymond Green (27) et Kevon Looney (9).
Et du côté de leur adversaire ? 0. Nada, pas un seul match de Finales. L’ensemble de l’escouade de Boston s’apprête donc à découvrir l’ambiance et l’enjeu des Finales NBA. Pour la toute première fois…
L’homme à suivre : Stephen Curry
On aurait évidemment pu se focaliser sur Jayson Tatum, gargantuesque depuis le début des play-offs pour porter les Celtics sur ses larges épaules. Ou sur Jaylen Brown, parfait lieutenant de Tatum. Voire même sur Klay Thompson, qui après deux ans de galères retrouve (enfin) ses sensations.
Mais il nous semblait difficile, voir impossible de ne pas évoquer Stephen Curry. Parce qu’il est (sans doute) le meilleur shooteur de l’histoire et qu’il détient à lui seul les clés de cette série. S’il continue à se montrer aussi précis de loin (38% en 16 matches de PO cette saison), il forcera les Celtics à sortir à plusieurs sur lui et créer… a fortiori des brèches pour ses coéquipiers. S’il est moins précis, alors Boston pourrait en profiter.
Curry, c’est le métronome, le chef d’orchestre de ces Warriors. S’il est à son niveau, ses Dubs sont quasiment inarrêtables. S’il force son jeu, alors l’adversaire a une chance.
Notons également que Curry court toujours après un titre de meilleur joueur des Finales. Un trophée, qui lui a échappé lors des trois sacres des Warriors, qui lui permettrait d’enrichir encore un peu plus son exceptionnel palmarès personnel. Et lui permettrait aussi de grimper encore quelques échelons au panthéon des meilleurs joueurs de l'histoire. Reste désormais à être champion. Et à être le meilleur joueur de son équipe en finale...
Ce qui pourrait faire la différence : la défense des Celtics
On le mentionnait plus tôt, la force de frappe offensive des Warriors est impressionnante. Curry, Thompson, Green, Wiggins, Looney et désormais même le jeune Jordan Poole, le danger peut venir de partout et (souvent) de façon inopinée. Offrez un espace aux Californiens et vous serez punis.
Sauf que face à eux se dresse la meilleure défense de ces play-offs, celle des Celtics. Guidé par le meilleur défenseur de l’année, Marcus Smart, Boston n’a eu cesse d’étouffer, d’asphyxier ses différents adversaires grâce à une défense collective monstrueuse. En finale de conférence, les Celtics ont limité Miami à trois reprises (!) sous les 100 points. Un exploit retentissant à ce niveau-là.
En substance, la défense de Boston risque donc de jouer un rôle capital dans ces Finales. Si elle reste au niveau entraperçu lors des tours précédents, elle pourrait faire très mal à Golden State. Mais si elle ne trouve aucune solution pour contrecarrer le feu d’artifice offensif des Warriors, la série pourrait être moins serrée que prévu. Vigilance donc côté Celtics, la clé de la série réside probablement dans leur abnégation défensive.
Notre pronostic : 4-3 Warriors
Tous les observateurs (ou presque) en sont convaincus : ces Finales devraient être disputées, entre deux équipes qui se tiennent de très près. Léger avantage cependant aux Warriors qui ont l’avantage du terrain (le Game 7 décisif éventuel se disputerait chez eux) et qui connaissent les Finales comme leur poche.
Au complet, ils paraissent quasiment injouables, même pour ces increvables Celtics. Surtout qu’ils veulent marquer le coup, après deux saisons gâchées par des blessures. Les Warriors sont donc en mission, focalisés sur ce 4e titre en 8 ans qui leur tend les bras. Et on l’a bien vu ces dernières années, difficile de stopper ces Warriors quand ils ont une idée en tête.
Même quand on s’appelle Boston et qu’on s’est surpris à renverser des montagnes depuis quelques semaines. Mais bon, qui sait. Les Celtics sont en pleine bourre : pourquoi ne pas signer un 4e exploit consécutif ? Pour rentrer, eux aussi dans l’histoire, offrir à leur formation un 18e titre de champion et ainsi dépasser le rival honni, Los Angeles.
Une chose est sûre, quoi qu’il adviendra d’ici au 20 juin, l’histoire NBA sera en marche.