La Néerlandaise Esther de Lange, la Maltaise Roberta Metsola et l'Autrichien Othmar Karas sont en lice pour devenir la ou le candidat du PPE (droite et centre-droite pro-européenne) à la présidence du Parlement européen, de 2022 jusqu'au scrutin européen de 2024.
Vice-présidente du groupe PPE au Parlement européen, Mme de Lange ferait figure de favorite face à Mme Metsola, qui est quant à elle vice-présidente du Parlement européen, tandis que M. Karas n'arriverait qu'en troisième choix, pour ce vote interne au PPE - la plus grande formation de l'hémicycle - attendu mercredi.
Mais d'autres voient plutôt Mme Metsola émerger, elle qui serait plus proche de la présidence du parti. Elle est en outre originaire d'une région d'Europe bien moins servie en haut dirigeants de l'UE que l'Europe de l'Ouest.
Passage de flambeau en janvier
C'est en janvier prochain, après deux ans et demi de mandat, que le président du Parlement, le social-démocrate italien David Sassoli, devrait céder la place à un membre du PPE pour la fin de la législature, aux termes d'un accord passé entre les trois plus grands groupes politiques (PPE, S&D et RE) lors du choix des principaux dirigeants de l'UE en 2019, fait valoir le groupe PPE.
Ce dernier avait notamment obtenu la présidence de la Commission (Ursula von der Leyen), les S&D la présidence du Parlement (David Sassoli) et le poste de chef de la diplomatie européenne (Josep Borrell), et RE le poste de président du Conseil (Charles Michel).
À chaque milieu de législature, le Parlement européen connaît un grand jeu de chaises musicales dans les commissions, et la présidence de l'hémicycle n'échappe pas à cette habitude. En 2019, lors de l'accord tripartite, le nom du chef de groupe PPE Manfred Weber avait été évoqué pour reprendre le siège de M. Sassoli à mi-législature, mais l'Allemand a depuis posé en autre choix, en briguant la présidence du parti du PPE.
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Mardi à Strasbourg, il a insisté pour que l'accord de 2019 soit respecté. "Si nous ouvrons maintenant un débat sur la présidence du Parlement, cela aura un impact sur d'autres dossiers politiques. Pensez à Fit for 55 (la transition climatique d'ici 2030, NDLR), à l'agenda numérique... Restons raisonnables, travaillons sur les projets sans se faire de la concurrence politicienne", a-t-il exhorté.
Mais tout n'est pas joué. La présidente du groupe S&D, l'Espagnole Iratxe Garcia Perez, a déjà prévenu qu'aucun groupe politique n'avait droit comme ça à la présidence". Et puis, la situation a évolué depuis l'accord de début de législature, fait-elle valoir. "Les sociaux-démocrates sont maintenant plus forts dans les gouvernements nationaux et au Parlement". Le groupe doit encore établir sa stratégie ces prochaines semaines.
Du côté des Verts et de l'extrême gauche aussi, on se montre critique envers l'accord de 2019, en soulignant que c'est bien l'assemblée plénière qui devra se prononcer en janvier sur les candidats qui se seront présentés.