Présidentielle en France

Présidentielle 2022 : politiciens et célébrités prennent position

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Par Paul Verdeau (RTBF Info)

Alors que les Français sont appelés aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle ce dimanche, la mobilisation des célébrités, politiques ou non, s’est faite plus forte. De nombreuses personnalités françaises ont appelé à voter pour Emmanuel Macron (La République en marche, LREM)… ou plutôt contre Marine Le Pen (Rassemblement national, RN).

À commencer par le monde du sport, qui a signé une tribune dans Le Parisien le 12 avril. "Si nous sommes pleinement conscients des difficultés que traversent de nombreux Français, nous avons la conviction que le vote pour un parti qui mettrait en danger les valeurs républicaines serait le pire des remèdes, écrivent une cinquantaine de sportifs, dont l’ancien basketteur en NBA Boris Diaw, l’ancienne footballeuse du PSG Laure Boulleau ou encore le capitaine de l’équipe de France de rugby Antoine Dupont. C’est parce que nous croyons en ce sport-là, fraternel et inclusif, que nous nous engageons pour éviter que notre nation place à sa tête une présidente qui incarne tout le contraire, la stigmatisation de l’autre, le repli sur soi, le nationalisme."

L’appel des sportifs a été suivi, quelques jours après, par un collectif de près de 500 artistes, comédiens et chanteurs, dans le même journal. "Nous avons parfois eu des divergences, des oppositions, des désaccords profonds avec le pouvoir en place, écrivent Gilles Lellouche, Pierre Arditi, Clara Luciani ou encore le rappeur Black M. Mais si, pour certains d’entre nous, l’issue de ce premier tour n’a pas été celle espérée […] il n’y a pour nous, aujourd’hui, aucune hésitation, aucun doute, aucun flottement. Nous ne mettons pas sur le même plan la démocratie et le populisme. Nous ne nous laisserons jamais aller à renvoyer dos à dos un gouvernement démocratique et le Rassemblement national."

A l’étranger, la question russe fait pencher la balance

Sans surprise, de nombreux dirigeants étrangers ont affiché leur sympathie pour le président sortant. Ainsi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé que "ce serait une bonne chose pour le Canada et pour le monde qu’on puisse continuer de travailler avec Emmanuel dans les années à venir".

De son côté, l’ancien président brésilien Lula, qui a déclaré être prêt à revenir en politique en octobre prochain face à Jair Bolsonaro, a posté un message de soutien (en français) à l’égard d’Emmanuel Macron sur Twitter : "En ce moment clé, j’ai confiance en l’union des défenseurs de la liberté, de l’égalité et des droits humains autour du candidat qui incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes : Emmanuel Macron".

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Pour sa part, Marine Le Pen avait déjà reçu le soutien de plusieurs partis identitaires, nationalistes et régionalistes, comme le FPÖ autrichien, le SPD tchèque, la Ligue italienne ou encore le Vlaams Belang de Tom Van Grieken chez nous. En janvier, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait appelé les Français à élire "quelqu’un qui est engagé pour la famille pour les valeurs chrétiennes et qui est prêt à s’élever contre les migrations. […] Marine Le Pen est clairement ce type de dirigeante."

En pleine guerre en Ukraine, et alors que les liens entre Marine Le Pen et la Russie sont pointés du doigt depuis plusieurs semaines, la question divise en Europe. Dans une tribune dans le journal Le Monde, les chefs de gouvernement Olaf Scholz (Allemagne), Pedro Sanchez (Espagne) et Antonio Costa (Portugal) ont ainsi affirmé leur soutien à Emmanuel Macron et contre la candidate du RN. "Le choix auquel le peuple français est confronté […] est le choix entre un candidat démocrate, qui croit que la France est plus forte dans une Union européenne puissante et autonome, et une candidate d’extrême droite, qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie", écrivent les dirigeants.

L’opposant russe Alexeï Navalny a également pris position pour Emmanuel Macron, rappelant que Marine Le Pen a bénéficié d’un prêt d’une banque russe qu’il a comparé sur Twitter à une mafia. "Cette banque (FCBR) est une agence de blanchiment d’argent bien connue qui a été créée à l’instigation de Poutine, a-t-il tweeté en français dans le texte. Ça vous plairait si un homme politique français obtenait un prêt auprès de la Cosa Nostra ?" L’opposant, emprisonné depuis, a également affirmé qu’il aurait porté "une écharpe en signe de solidarité avec les Français" dans sa cellule s’il avait eu le droit.

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De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est montré mesuré. "Je ne suis pas persuadé que j’ai le droit, aujourd’hui, d’influencer ce qui se passe chez vous, a déclaré le chef d’Etat dans un entretien avec la chaîne française BFMTV. Il a toutefois affirmé que "si madame la candidate [Le Pen, ndlr] comprend qu’elle s’est trompée, […] notre relation pourrait changer", a-t-il ajouté, précisant qu’il a "des relations avec Emmanuel Macron et [qu’il] ne voudrait pas les perdre".

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