Le Théâtre de la Valette à Ittre, véritable institution culturelle du Brabant wallon depuis plus de trente ans, est-il condamné à disparaître? Fin juillet, une très mauvaise nouvelle lui est parvenue: la Fédération Wallonie-Bruxelles ne lui accordera pas la subvention de 125.000 euros qu’il avait sollicitée.
"125.000 euros, c’est une goutte d’eau dans le budget de la culture, explique Michel Wright, le directeur. Il y a d’autres théâtres qui fonctionnent avec énormément d’argent. Même les plus petits travaillent avec à peu près le triple. Certains théâtres bruxellois de jauge équivalente reçoivent 300 ou 350.000 euros."
Le directeur de la Valette se dit très déçu. Mais surtout, il ne comprend pas les motifs de cette décision. Déjà confronté à quelques difficultés dans le passé, le théâtre a été restructuré et assaini. Il s’est aussi ouvert à certains spectacles qu’on n’avait pas l’habitude de voir à Ittre jusqu’alors, mais cela n'a pas suffi.
"L’ADN de la Valette, c’est la création, depuis les débuts. La création, évidemment, ça coûte plus cher que d’accueillir des spectacles venus d’ailleurs. Ici, ils nous demandent de faire du théâtre comme on en fait à Bruxelles, du théâtre pointu avec des auteurs et des acteurs méconnus. Or, on est à Ittre. Il faut bien comprendre la spécificité de ce théâtre, qui a un public de fidèles qui aiment retrouver le travail de tel metteur en scène où de retrouver tel comédien. Cette année, j’ai coupé la poire en deux en proposant trois créations et trois accueils. Et ce n'est pas assez. On a l’impression qu’on veut obliger la Valette à devenir une espèce de centre culturel qui recevrait des spectacles venus de la Communauté française, ce qui n’est pas l’ADN du théâtre."