C’est un carburant pas cher, et il séduit de nombreux Français : le bioéthanol E85. Un carburant à base de betteraves sucrières et de céréales. Son prix défie toute concurrence : entre 70 et 90 cents le litre.
Inutile cependant d’espérer en trouver en Belgique. Pour le cabinet de la ministre fédérale de l’Energie Tinne Van der Straten, proposer du bioéthanol à la pompe côté belge nécessiterait trop d’investissements alors que les moteurs thermiques sont appelés à disparaître dans le futur.
Mais de plus en plus de Belges se laissent tenter, et traversent la frontière. Comme Tugay, qui a décidé de convertir sa voiture au bioéthanol. Pour faire le plein, il a pris l’habitude de passer la frontière. "On va jusqu’à Valenciennes, c’est à dix minutes de chez nous. On met le plein et je remplis mes quatre ou cinq jerricans, ça me suffit pour ma semaine".
Beaucoup de gains à la fin du mois
Et même si le bioéthanol entraîne une petite surconsommation par rapport à l’essence, ce Belge frontalier est satisfait de son choix : "quand on voit maintenant que l’essence est presque à deux euros et que nous, on remplit à 70 centimes, bien sûr qu’à la fin du mois ça fait beaucoup de gains".
Comme lui, beaucoup d’automobilistes sont donc tentés de sauter le pas.
Dans son garage à Hensies, côté belge, Ioannis Kontoudakis croule sous les demandes de conversions. "Depuis la guerre en Ukraine, c’est infernal. Quasi une demande sur deux, c’est pour une conversion éthanol".