On n'est pas des pigeons

Prix des carburants : où part l’argent que vous dépensez à la pompe ?

Les regards croisés ce jeudi 10 février 2022 devant les pompes à essence et diesel en disent long. Les mines sont décomposées. La cause : les compteurs qui s’affolent et atteignent bien souvent les 80 euros le plein.

Et tous ces clients, se posent-ils la question : "Quand vous faites votre plein, où part cet argent, pensez-vous ?" Réponse de l'un d'eux:  "Oh ben, l’Etat sûrement. C’est comme ça que ça se passe. L’argent qui sort de notre portefeuille, c’est là-bas que ça va."

A la pompe, ça fait très mal !

 Billets de 50 euros dans le réservoir de carburant diesel de voiture. Frais de transport.
Billets de 50 euros dans le réservoir de carburant diesel de voiture. Frais de transport. © Getty Images

Les clients de deux stations-service namuroises rencontrés abondent dans le même sens.

"Ça fait mal. Quand on voit le prix, on se dit : "Le compte en banque, ça va faire un peu mal." Je suis kiné et effectivement, je fais pas mal de domiciles et au niveau des domiciles, j’ai besoin de rouler, donc je n’ai pas le choix.", nous dit ce kiné.

Ça fait mal au portefeuille.

Ça fait mal au portefeuille. Ça, l’électricité, le gaz… Ça fait un beau budget.", se plaint un autre.

On réfléchit à deux fois avant de prendre l’auto.

Certains hésitent à prendre la voiture systématiquelment; "On hésite à faire des kilomètres, parce que je trouve que le prix est vachement cher. Certains endroits, on ne sait pas y accéder, même à vélo ou à pied. Donc, on réfléchit à deux fois avant de prendre l’auto." 

Je mets juste le minimum pour terminer ma semaine.

D'autres encore optent pour de petites quantités à la fois: "Là, je mets juste le minimum pour terminer ma semaine et j’attends que les prix diminuent en tout cas." 

TVA et accises: le tarif maximal décortiqué

Pistolets d’une station-service
Pistolets d’une station-service © Getty Images

L’Etat bien entendu n’est pas le seul à remplir ses caisses avec nos pleins de carburant.

Exemple avec le Diesel. Dès le 10 février 2022, son prix au litre passe à 1,816 euro.

Ce tarif maximal se décompose en 5 parties :

  1. A la sortie de la raffinerie, le producteur empoche 70 centimes par litre.
  2. A cela s’ajoutent 19 centimes pour la marge et les coûts de distribution. Olivier Neirynck, porte-parole de la Fédération Belge des Négociants en combustibles et carburants (Brafco) nous en parle. "La marge de distribution, c’est pour pouvoir faire le transport depuis la raffinerie jusqu’à la station-service et qui couvre les frais de transport, les frais du personnel, et les frais des pompistes en station-service."
  3. Vient ensuite, un centime d’euro pour financer des stocks stratégiques en cas de conflit ou de pénurie"Il y a une obligation européenne, pour chaque pays européen, de constituer des stocks stratégiques, en cas de pénurie de produit ou de conflit, qui permettent effectivement de pouvoir continuer à faire tourner l’économie et donc, on a un stock de produits finis, essence, diesel, gasoil de chauffage qui permet de tenir jusqu’à 90 jours avec les stocks qui sont constitués. Ça a bien entendu un coût et ce coût doit être financé par le prix au litre de diesel, à hauteur de 0,5%." nous explique Olivier Neirynck.
  4. Quatrième part du gâteau pour l’Etat : soit 32 centimes de TVA et 60 centimes d’accises. Cette part pourrait être revue à la baisse dans ce contexte de flambée des prix. "Il existe un plancher européen, qui interdit de descendre en dessous de 330 euros/m³. En Belgique, on est à 600 euros. On a connu par le passé les cliquets négatifs qui, lorsqu’il y avait une augmentation, l’Etat se privait de l’augmentation TVA, par une réduction des accises. Est-ce que c’est un des moyens qui doit être mis en place aujourd’hui ? Pourquoi pas ?"

"Le gouvernement a potentiellement une marge de manœuvre pour pouvoir influer sur le prix du diesel."

Beaucoup l’espèrent, une diminution des accises. Car, au total, en effet, plus de 50% de ce qui est payé à la pompe terminent dans les caisses de l’Etat.

50% terminent bien dans les caisses de l'Etat: alors une diminition des accises, c'est possible ou pas ?

"Le gouvernement a potentiellement une marge de manœuvre pour pouvoir influer sur le prix du diesel."

Beaucoup l’espèrent, une diminution des accises. Car, au total, en effet, plus de 50% de ce qui est payé à la pompe terminent dans les caisses de l’Etat.


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