Invitée par François Heureux dans Matin Première, Nicole Debarre, ancienne journaliste littéraire à la RTBF, commente pour nous la remise du prix Femina décerné Claudie Hunzinger pour son livre Un chien à ma table paru aux éditions Grasset.
Sophie est une autrice vivant dans les Vosges avec son compagnon. Cette dernière doit partir à Lyon pour une séance de dédicace et de rencontre dans une librairie. Le cœur gros de quitter ces forêts, ces pâturages phosphorescents et ces odeurs du matin, elle fait néanmoins une rencontre inattendue la veille de son départ. A travers les fougères, elle aperçoit des mouvements. Habitant dans un endroit très isolé, cette présence éveille sa curiosité et son inquiétude. Il s’agit d’une chienne affamée, battue et abusée. Après avoir vidé la gamelle offerte par Sophie, elle se sauve aussitôt.
Nicole Debarre explique que ce roman interroge sur l’âge qui passe à travers la relation de Sophie et Grieg avec qui elle partage sa vie depuis 60 ans. Claudie Hunzinger explore les folies de jeunesse et les moments d’intimité à travers les années d’une façon très tendre. S’étant connu sur les bancs de l’école à l’âge de 5 ans, le couple est toujours ensemble, partageant leur vie mais chacun dans sa chambre. Ils occupent leurs journées de façon très différentes : lui dormant le jour et lisant la nuit, elle écrivant tôt le matin et se baladant dans les bois. On y retrouve aussi un rapport à la vieillesse et du corps qui lâche.
Le prix du roman Femina étranger a été attribué à Rachel Cusk tandis qu’Annette Wieviorka a reçu celui de l’essai.