Dans Matin Première, Pascal Claude reçoit Nicole Debarre qui commente pour nous l’attribution du prix Goncourt 2022 à Vivre vite de Brigitte Giraud.
Il aurait fallu 14 tours de table avant l’attribution officielle du prix à Vivre vite. Selon Nicole Debarre, ancienne journaliste littéraire à la RTBF, cela s’est joué entre la moitié du jury ne voulant pas lâcher le livre de Brigitte Giraud, tandis que l’autre moitié soutenait le roman de l’italo-suisse Giuliano Da Empoli Le mage du Kremlin. Le verdict final fut connu par le vote du président Didier Decoin dont la voix compte double.
Dans ce livre narrant une histoire réelle datant de 1999, Brigitte Giraud nous raconte les derniers jours de vie avec son compagnon Claude avant qu’il ne décède dans un terrible accident à moto survenu alors qu’il allait chercher leur garçon à l’école.
Une particularité du roman repose dans les "si". "S’ils n’avaient pas hérité", "Si la moto de Claude n’avait pas été mise à l’abri dans le garage de leur future maison", "Si la moto Honda interdite au Japon car extrêmement dangereuse n’avait pas été mise en circulation en France"… Au total, 23 "si" viennent structurer la narration et ainsi raconter de courts moments de la vie du couple. Le conditionnel prend le dessus avec les regrets qui vont avec, questionnant ainsi le destin.
C’est peut-être la raison pour laquelle certains membres du jury ne voulaient pas lâcher. Pour eux, Brigitte Giraud c’est quelqu’un qui va happer des sensations.