Procès de Bart De Pauw : la défense conteste les déclarations de parties civiles

© Tous droits réservés

Temps de lecture
Par Belga

La défense du producteur flamand Bart De Pauw, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Malines pour harcèlement par SMS à l'encontre de 13 femmes, s'est employée jeudi à contester les allégations de plusieurs parties civiles, insistant notamment sur l'inconstance de certaines déclarations.

De fausses déclarations, selon la défense

L'un des conseils de Bart De Pauw, Me Maes, a ainsi ouvert sa plaidoirie avec deux déclarations de l'une des parties civiles, Jenka Van de Voorde, faites à un an d'intervalle et présentées comme contradictoires. Dans la première, Mme Van de Voorde affirmait, peu après l'éclatement de l'affaire, n'avoir jamais reçu de messages à caractère sexuel de la part du prévenu, avec lequel elle entretenait des contacts purement professionnels.

Plus d'un an après, elle faisait une seconde déclaration, dans laquelle elle affirmait que Bart De Pauw était à l'origine de ses troubles psychologiques. "Tout à coup, Bart De Pauw était devenu le méchant", a lancé son avocat. Dans cette deuxième déclaration, Mme Van de Voorde disait également avoir rencontré une autre partie civile, Helena De Craemer, et réalisé qu'elle devait "rétablir la vérité". 

Pour Me Maes, cette deuxième déclaration ne peut qu'être fausse, puisque Mme Van de Voorde avait encore cherché à contacter son client entretemps. "Si c'est un harceleur et que vous voulez couper les ponts, vous ne le contactez pas, n'est-ce pas ?", a-t-il souligné.

La défense a ensuite mis en doute les déclarations de Helena De Craemer, ancienne stagiaire au sein de la maison de production de Bart De Pauw. Selon Me Verhaeghe, un autre conseil de M. De Pauw, il n'a jamais été question de "messages à caractère sexuel", mais de "quelques blagues qui ont semé la confusion".

Devant la cour, Me Verhaeghe a tenté de démontrer que les messages échangés ne pouvaient tomber sous la définition légale de harcèlement.

Puis, les avocats de Bart De Pauw ont soutenu que l'actrice Maaike Cafmeyer avait elle aussi effectué une fausse déclaration. La plaignante avait affirmé que le flux de messages que le producteur lui avait envoyé lui avait donné l'impression d'être lentement étouffée. "C'était un comportement indésirable et intrusif", selon les parties civiles, qui ont souligné le caractère unilatéral et sans réciprocité de la dynamique.

Réciprocité

La défense a de son côté affirmé qu'il y avait bien réciprocité. "Il y a eu une liaison entre Bart De Pauw et Maaike Cafmeyer", a assuré Me Verhaeghe. "Il ne l'a jamais harcelée. Des messages ont été envoyés dans le cadre d'une passion mutuelle. Cela ne pouvait être que sincère. C'est difficile de remettre cela en question", a-t-il ajouté.

Le producteur s'était exprimé plus tôt dans la journée. Il avait décrit comment Maaike Cafmeyer et lui avaient fait connaissance et comment ils s'étaient liés d'amitié. Il avait également déclaré avoir été abasourdi lorsqu'il a appris qu'elle était l'une des femmes ayant déposé plainte auprès de la VRT.

La défense a enfin demandé l'acquittement pour les faits qui concernent Liesa Naert car celle-ci aurait affirmé lors de sa première déclaration ne pas s'être sentie harcelée. Elle aurait également dit qu'elle n'avait aucun ressentiment ni aucune colère à l'égard de M. De Pauw. "Elle aimerait qu'il ne s'en sorte pas parce qu'il l'a blessée, pas parce qu'elle a été harcelée", a expliqué Me Maes.

Au terme de leur plaidoyer, les avocats de Bart De Pauw ont dénoncé l'"activisme" associé dossier, l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes s'étant également constitué partie civile. Selon eux, les victimes se sont liguées contre le producteur.

 

Recevez une fois par jour l'essentiel de l'info

Chaque matin vers 10h (du lundi au vendredi), recevez un condensé des principaux titres de la rédaction web de la RTBF. Et en cas d’événement majeur, soyez les premiers informés par nos newsletters flash.

Articles recommandés pour vous