Après l'attaque, plusieurs familles se sont vivement émues en constatant que des victimes avaient été dépouillées de leurs organes lors des autopsies, sans qu'elles en soient prévenues. "Mon sentiment, c'est que le prélèvement de la totalité des viscères n'était pas indispensable", a déclaré devant la cour d'assises spéciale de Paris celui qui est aujourd'hui procureur général près la Cour de cassation, l'un des plus hauts magistrats français.
Mon sentiment, c'est que le prélèvement de la totalité des viscères n'était pas indispensable
"Si c'était à refaire, il n'y aurait pas eu de prélèvements systématiques", a-t-il ajouté, reconnaissant aussi des insuffisances dans l'information aux familles. Après l'attaque, des autopsies ont été pratiquées sur les corps de 14 victimes, dont quatre enfants, avait expliqué au début du procès l'ex-directeur de l'institut médico-légal (IML) de Nice, Gérald Quatrehomme.
François Molins, en tant que procureur de Paris alors chargé de toutes les enquêtes en matière de terrorisme, a confirmé à la barre les trois critères fixés par le parquet pour déterminer la nécessité d'une autopsie.
Le premier, pour "établir scientifiquement les causes du décès" si l'examen externe du corps n'y a pas suffi. Le deuxième, lorsque la victime a eu une prise en charge médicale avant de décéder, "pour faire la part des choses" entre ce qui est dû à l'attaque et ce qui est lié à une "éventuelle négligence médicale". Et enfin en cas de suspicion d'atteinte par balle.
"J'ai conscience que c'est un sujet douloureux pour les victimes", mais "on ordonne une autopsie non pas pour faire de la peine mais parce qu'on en a besoin", a-t-il fait valoir. Ce n'est pas parce qu'"après coup l'autopsie n'a servi à rien qu'on peut inférer qu'il ne fallait pas l'ordonner".