L'audition en tant que témoin d'Ayoub El-Khazzani devra être effectuée en présentiel, a acté mardi la cour d'assises de Bruxelles dans un arrêt. Le parquet fédéral avait demandé à ce que l'homme, condamné en France à la réclusion à perpétuité pour l'attentat raté dans un train Thalys en 2015, puisse être entendu par vidéoconférence dans le cadre du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
Selon le parquet, l'usage de la vidéoconférence était justifié par le coût élevé et les risques sécuritaires du transfèrement du détenu jusqu'en Belgique. La cour a toutefois jugé, dans son arrêt, que ces difficultés n'engendraient pas d'impossibilité et qu'un témoignage sur place était préférable, déboutant de facto la demande du parquet fédéral et donnant raison à la défense des accusés Ali El Haddad Asufi et Bilal El Makhoukhi, qui avaient plaidé pour qu'Ayoub El-Khazzani soit amené physiquement au Justitia.
La demande initiale du parquet concernait également Bilal Chatra, qui devait participer à l'attentat déjoué dans le Thalys mais qui avait pris la fuite quelques jours auparavant, ainsi que Muhammad Usman et Adel Haddadi. Ces derniers n'avaient pas pu rejoindre à temps les commandos terroristes responsables des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Les trois hommes, également condamnés à de lourdes peines de prison en France, ont néanmoins refusé de témoigner et le parquet a donc renoncé à leurs témoignages.