Justice

Procès des attentats à Bruxelles : le jury est composé de 7 femmes et 5 hommes

Le jury est désormais installé au procès des attentats du 22 mars 2016. Mercredi, devant la cour d'assises de Bruxelles, 12 citoyens – sept femmes et cinq hommes – ont été choisis pour composer le jury. Vingt-quatre autres citoyens – 15 hommes et neuf femmes – ont été retenus comme jurés suppléants, prêts à prendre la place d’un juré effectif qui serait amené à ne plus pouvoir suivre les débats. Le jury étant constitué, les débats vont pouvoir commencer lundi.

Les 36 jurés, 12 effectifs et 24 suppléants, ont été tirés au sort après que la présidente a octroyé 200 dispenses sur un total d’environ 450 citoyens présents mercredi à l’audience. Au départ, ce sont 1000 personnes qui avaient été convoquées comme candidats-jurés. Parmi elles, 339 avaient été dispensées par la présidente avant cette audience, après avoir envoyé leur demande par écrit au greffe de la cour.

Après avoir accordé toutes les dispenses, et compte tenu des nombreuses absences, la cour a procédé au tirage au sort sur une base de 293 personnes présentes et non dispensées. Tous les jurés ont prêté serment et ont découvert ensuite les locaux qui seront les leurs durant plusieurs mois, dans le bâtiment de justice Justitia, à Haren, où le procès se déroulera. Les jurés pourront même décorer ces pièces à leur manière, a souligné la présidente de la cour.

L’examen des demandes de dispense a occupé la majeure partie de l’audience, mercredi, entre 10h20 et 19h00. La cour a ensuite procédé au tirage au sort, vers 20h00, pour le terminer peu après 23h00.

Parmi les demandes de dispense soumises à la cour, de nombreuses personnes ont fait valoir des problèmes de santé. La présidente a exempté toutes les personnes qui ont pu produire un certificat médical, mais beaucoup moins celles qui n’ont pas pu fournir de justificatifs conformes. Ce sont aussi des difficultés d’organisation dans la sphère familiale qui ont été avancées comme incompatibles avec la charge de juré durant plusieurs mois. La présidente a accordé très peu de dispenses pour ce motif.

La magistrate a par contre libéré de leur devoir de nombreuses personnes qui ont pu prouver qu’elles avaient déjà réservé et payé des séjours à l’étranger ainsi que les personnes qui ont déménagé récemment et ne vivent plus dans l’arrondissement judiciaire de Bruxelles. Quant aux impératifs professionnels, les candidats-jurés ont été nombreux à les aborder face à la présidente, notamment les indépendants qui peuvent difficilement perdre des clients en cas d’absence prolongée. Mais la juge a peu accordé de dispenses sur cette base. Seule exception : les nombreux employés de la Stib qui figuraient dans le panel. Tous ont été exemptés étant donné que leur employeur est l’une des parties civiles du procès.

Enfin, de nombreuses personnes ont aussi indiqué qu’elles avaient des liens, plus ou moins étroits, avec des victimes, des accusés ou des avocats intervenant dans le procès, ce qui a généralement débouché sur une dispense. Dans une moindre mesure, ce sont aussi des difficultés émotionnelles qui ont été évoquées, comme le stress que génère un procès pour des faits qui ont ébranlé toute la Belgique en 2016. La présidente n’a généralement pas accordé de dispense pour ces personnes, les rassurant d’un "tout va bien se passer".

Il est à constater que de nombreux citoyens, 299, qui s’étaient vus refuser une première demande de dispense par écrit, ont tenté à nouveau d’en obtenir une, avançant de nouveaux motifs. Par contre, plusieurs citoyens qui ont manifesté leur intention de soumettre une demande de dispense à la présidente se sont ravisés. Enfin, la Croix Rouge est intervenue pour quelques personnes ayant fait un malaise.

Au sein des 450 personnes qui étaient présentes mercredi figurait notamment le champion d’athlétisme Kevin Borlée. La présidente avait déjà pris la décision de lui accorder la dispense, sur base de la demande qu’il avait envoyée à la cour par courrier. Il a donc été exempté de ce devoir citoyen. Figurait aussi dans cet important panel le réalisateur Joachim Lafosse. Étant donné qu’il connaissait l’une des victimes, la cour l’a dispensé également, à l’instar du directeur du Sénat, lui aussi convoqué.

Pour cette audience, tous les accusés étaient présents, mais Osama Krayem a refusé de se lever pour s’identifier. Par ailleurs, Smail Farisi a été autorisé à quitter la salle vers 14h00, affirmant se sentir mal.

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JT du 29/11/2022

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