L’après-midi, ce sont les parties civiles qui ont reçu la parole. Dans leurs questions, elles ont mis en exergue le rôle des accusés ayant renoncé aux attaques. Les noms de Salah Abdeslam, Mohamed Abrini et Osama Krayem ont ainsi souvent été cités.
Adrien Masset, avocat de l’association de victimes V-Europe, a voulu en savoir davantage sur les personnes "qui n’ont pas été au terme de leur détermination" (qui ont renoncé à se faire exploser ou qui ont pris la fuite, NDLR), ce qui caractérise les trois accusés précités. "Ont-ils été déconsidérés par les autres membres de la cellule ?", a-t-il demandé. Après le 22 mars, la situation est particulière dans le sens où il n’y a plus vraiment de cellule, ont répondu les enquêteurs. Mais lorsqu’on retourne en arrière, on retrouve des éléments indiquant qu’Osama Krayem se sentait mis à l’écart des discussions parce qu’il ne parlait pas français, par exemple.
Après la fusillade de la rue du Dries à Forest le 15 mars, il ressort d’un message audio retrouvé sur un ordinateur des terroristes un certain ressentiment vis-à-vis de Sofien Ayari et Salah Abdeslam, qui ont fui au lieu de "mourir en martyre" comme Mohamed Belkaïd (tué par les policiers lors de la fusillade). C’est ce qu’ont expliqué les responsables de l’enquête. Mohamed Abrini aurait également affirmé à plusieurs reprises s’être senti "mis de côté" et ne pas avoir participé aux prises de décisions.