Témoignage émouvant que celui du médecin Pierre Bastin, père d’Aline décédée dans l’attentat du métro Maelbeek. Son épouse Chantal n’a pas eu la force de venir témoigner. Seul son fils Eric est présent à ses côtés. Pierre Bastin ne lit plus un livre sans savoir que sa fille est derrière lui : "je sais qu’elle passe sa tête au-dessus de mes épaules " et qu’en voyage "nous sommes ses yeux et ses oreilles".
Tu ne marcheras plus dans la rue
Avant d’entamer son témoignage devant la cour, il s’adresse à sa fille décédée la voix brisée par l’émotion, "Aline je suis venu ici pour que tu vives un instant ". Il lira aussi des extraits d’un texte de Prévert, car Aline adorait la littérature et le cinéma. "Tu ne marcheras plus dans la rue" continue-t-il. Le lendemain de sa mort, Aline aurait dû signer l’acte d’achat de son appartement, "ce fut le sujet de notre dernier entretien téléphonique avec elle, la veille du 22 mars", un moment de joie pour le père sachant le bonheur que ce serait pour Aline de signer cette première acquisition. Et d’expliquer qu’Aline cohabitait jusque-là à Watermael-Boitsfort, à l’orée de la forêt de Soignes, que c’était une fille qui adorait voyager, appréciée de tous en raison de son tempérament optimiste, pétillant, plein de vie. Sa sensibilité l’avait poussée à changer de régime alimentaire, "elle était devenue végétarienne pour ne plus participer aux souffrances que nous infligeons au monde animal". Sa vocation, c’était le journalisme, elle avait passé son bac à l’Université de Liège puis continué son master à l’Université libre de Bruxelles.