Depuis mardi, le procès des attentats de Bruxelles est bloqué ou perturbé par des questions de procédure. L’exposé de l’enquête prévu lors de l’audience de mardi n’a toujours pas pu avoir lieu.
Depuis la reprise, mardi, c’est toujours la question des fouilles avant le transfert vers le tribunal qui occupe la cour d’assises. Ces fouilles, à nu avec génuflexions, sont-elles, comme le prévoit une ordonnance en référé obtenue par les accusés, nécessaires et motivées individuellement ?
Mercredi, le Commissaire général de la Police fédérale a été convié à s’expliquer devant la Cour. Il a assuré que les documents justifiant ces fouilles existaient et qu’ils seraient fournis aux avocats des accusés.
Ces documents ont été transmis dans la nuit de mercredi à jeudi. Ils n’ont pas pour autant permis que le procès recommence, dès ce jeudi matin, sur de bonnes bases.
Ainsi, ce jeudi matin, seul un accusé, Bilal El Makhoukhi, était présent dans le box des accusés à la reprise de l’audience. La Présidente a interrogé cet accusé pour savoir s’il avait été fouillé avant son transfert. "Oui, on m’a fouillé. Avec un T-shirt pour le bas. Donc, cela ne change rien, torse nu ou avec un T-shirt ou un bonnet, ça ne change rien. On voit l’anus, c’est ça qui gêne", a répondu Bilal El Makhoukhi.
Le début d’audience devait ainsi être consacré à la lecture des documents envoyés par la police pour justifier ces fouilles. Ces documents ont été fournis pour six des sept accusés. On a cependant constaté d’emblée un problème technique : ces documents sont rédigés en néerlandais, alors que la procédure se fait en français dans cette cour d’assises.
La Présidente a donc demandé à un interprète de traduire ces documents oralement au fur et à mesure de la lecture. C’était ça ou suspendre l’audience plusieurs jours en attendant que les documents puissent être traduits et transmis par écrit. Cette lecture avec traduction prend du temps. Pour le premier accusé concerné, Mohamed Abrini, cela a pris trente minutes.