Lundi, premier jour d’audience, Mohamed Abrini souhaite informer la présidente de la cour d’assises d’une "situation préoccupante". Il évoque les conditions dans lesquelles les accusés sont transférés de la prison au bâtiment Justitia. "On nous humilie, on nous bande les yeux et on nous met de la musique satanique à fond dans les oreilles", avant d’annoncer : "Si nous devons encore subir de pareilles humiliations, je ne répondrai à aucune question".
Mercredi, cinq des sept accusés du box demandent à quitter l’audience. Il s’agit de Mohamed Abrini, Salah Abdeslam, Sofien Ayari, Osama Krayem et Ali El Haddad Asufi. Avant de quitter le box, ce dernier demande la parole et s’adresse à la présidente de la cour d’assises : "Ça fait six ans et demi que j’attends ce procès, je veux m’expliquer, mais ce n’est pas possible. Tout est fait pour nous humilier et nous briser psychologiquement. On n’a pas les moyens de s’exprimer sereinement".
L’accusé, déjà jugé et condamné à dix ans de prison à Paris, entend, lui aussi, dénoncer les conditions de transfert entre la prison et le bâtiment Justitia. Son avocat, Me Jonathan De Taye, fournit des détails. Il évoque les fouilles à nu, les génuflexions, la privation sensorielle à savoir des déplacements avec des lunettes occultantes, de la musique à plein volume.
À ces interpellations, la présidente de la cour d’assises précise qu’elle n’a pas la mainmise sur ces questions. Elle ne peut donc rien faire.
Sollicitée, la police fédérale, en charge de ces transferts, répond laconiquement : "Il s’agit de procédures strictes qui s’appliquent autour des suspects de terrorisme, en fonction de la menace potentielle. Pour des raisons de sécurité, nous ne communiquons pas de détail sur les mesures appliquées. La sécurité des agents de police, des suspects et de la population est prioritaire".