La première journée d'auditions des juges d'instructions, militaires, policiers et services de secours par la cour d'assises de Bruxelles s'est terminée par l'intervention d'un officier du Service d'enlèvement et destruction d'engins explosifs (SEDEE), qui a affirmé que la troisième bombe de Zaventem aurait pu exploser en cas de choc.
Lors d'un exposé long et technique, le militaire a détaillé toutes les étapes de l'intervention du SEDEE à l'aéroport après son arrivée sur les lieux, peu après les deux détonations. "Nous sommes partis d'initiative, nous ne savions pas précisément ce qu'il se passait à l'aéroport", a affirmé l'officier.
Je ne suis plus à Bruxelles, je suis en Afghanistan.
"À notre arrivée c'était le chaos. J'ai un déclic dans ma tête, je ne suis plus à Bruxelles, je suis en Afghanistan." Étant le plus gradé sur les lieux, l'homme prend les choses en main afin de coordonner l'action de tous les intervenants sur place.
L'objectif est non seulement de sécuriser les lieux, mais également de sauvegarder les éventuelles pièces à convictions, notamment en coupant les arrivées d'eau et d'électricité.
Le SEDEE se chargera également d'organiser l'évacuation des débris et des bagages abandonnés sur place.
"On ne pouvait pas utiliser les chiens détecteurs d'explosifs car l'air était empli de particules des deux bombes qui avaient explosé."
Une troisième bombe dans le hall des départs
Début d'après-midi, l'officier est informé de la présence d'une troisième bombe dans le hall des départs. Après avoir demandé l'évacuation des lieux et visionné les images de surveillance, il parvient à localiser l'emplacement approximatif du bagage contenant l'explosif, qui est ensuite localisé à l'aide de rayons X.
Les images montrent un cylindre métallique dans lequel se trouve une charge ainsi que des vis et des boulons. "J'ai retrouvé le sac dans le même état que ce qu'il était sur les vidéos, personne n'y avait touché et il n'avait été percuté par des débris", a expliqué le militaire.
À la question de la présidente de la cours sur la possibilité d'une détonation si l'explosif avait subi un choc, il a répondu par l'affirmative. Le SEDEE finira par faire exploser le dispositif sous contrôle et prélèvera ensuite des pièces à conviction, notamment des frottis sur les lieux de détonation.
Les auditions des juges d'instructions, militaires, policiers et services de secours étant intervenus après les attentats dans le métro de Maelbeek et à l'aéroport de Zaventem se poursuivront jeudi et devraient durer entre 4 et 5 semaines, jusqu'au 30 janvier.