Un dernier élément a aussi souvent été évoqué par les victimes, c’est le parcours du combattant à mener avec les assurances et les médecins experts. Aujourd’hui encore, 7 ans après, beaucoup de victimes se battent pour faire reconnaître leur traumatisme.
Lorsque ce thème est évoqué dans les témoignages, on sent beaucoup de colère et de souffrance. Un exemple parmi d’autre : une victime se souvient d’un rendez-vous chez un médecin expert qui doit évaluer sa mobilité. Alors pour le faire, celui-ci jette un bic par terre et attend de voir si cette survivante arrive à le ramasser.
Un autre exemple : ce médecin qui remballe sévèrement une victime avec cette phrase : "vous n’allez pas vous plaindre, on vous paie quand même un salaire pour vivre".
Ou encore ce psychologue qui estime que la victime n’a plus besoin d’aide puisqu’elle a eu un enfant. "Si vous avez eu un enfant, c’est que vous êtes passée à autre chose".
Des phrases comme celles-ci, au mieux maladroites, au pire blessantes, on en a entendu beaucoup lors des témoignages. Et comme le résumait bien Loubna Selassi, l’épouse d’Abdellah qui a perdu une de ses jambes à l’aéroport : "Ils anéantissent toute l’énergie que j’essaie d’insuffler à mon mari et à ma famille".