Procès des attentats de Bruxelles : les jurés pourront bénéficier d’un suivi psychologique à l’issue du procès

Les personnes qui font office de jurés pendant un procès d’assises sont confrontées à des images dures et à des témoignages éprouvants. Pour éviter un traumatisme durable, un accompagnement à l’issue du procès n’est pas un luxe superflu.

Pour éviter un traumatisme durable

Cyriel Lambrix, huissier d’audience à la retraite à Tongres, auteur de " Daders en Slachtoffers " témoigne de ce qui se passe dans la plupart des procès d’assises "En 30 années de service pour Dame Justice, plus de 121 procès d’assises et 1600 entretiens, j’ai partagé de très beaux moments, mais aussi des épisodes très tristes avec des membres du jury. Dans ce rôle, tout le monde est confronté à du stress, des souffrances et des morts. À des événements choquants. Ça a toujours un impact".

Durant des années, il a préconisé la mise en place d’un dispositif de soutien psychologique : "Je me réjouis que cette offre existe dorénavant".

Sachant qu’il faut compter avec une contrainte juridique, les jurés ne peuvent en aucun cas être influencés par des tiers durant le procès, le soutien psychologique prévu par le SPF Justice n’interviendra qu’à l’issue de la procédure.

Soutien qu'à l'issue de ce procès hors-norme 

Dans le cas du procès des attentats de Bruxelles, cela suppose une période très longue, au moins jusqu’à fin juin 2023, ce qui relativise le bénéfice de ce dispositif car les jurés en difficulté devront chercher un appui ailleurs sans qu’on puisse prédire ce qui se passera étant donné le caractère tout à fait singulier de ce procès hors-norme par sa durée.

Ce processus de suivi psychologique s’adresse aussi à l’ensemble des membres du personnel du SPF Justice. Magistrats et huissiers d’audience sont également éprouvés par ce qu’ils voient et entendent. A cela s’ajoute la contrainte de la charge de travail. Tous peuvent s’adresser eux aussi à ce nouveau service d’aide psychologique.

Magistrats, juges, huissiers également éprouvés

Pour les membres du personnel, il n’y avait pas encore jusqu’ici d’option structurelle permettant de faire appel à un soutien psychologique (à l’exception des équipes d’accueil existantes au sein de l’administration pénitentiaire et éventuellement de psychologues locaux). Cette nouvelle offre veut dès lors apporter une réponse solide à ce réel besoin.

Les personnes qui entrent en ligne de compte peuvent recevoir au maximum dix séances gratuites avec un thérapeute approprié. Si le déclic entre le client et le thérapeute ne se fait pas, il est parfaitement possible de désigner un autre thérapeute.

Dix séances gratuites avec le même thérapeute

S’il s’avère à l’issue du parcours qu’un accompagnement supplémentaire est nécessaire, l’usager pourra poursuivre l’accompagnement avec le même thérapeute mais à ses frais. Sur le plan financier, une intervention limitée de l’autorité reste toutefois possible étant donné qu’il s’agit dans ce cas de thérapeutes agréés par l’INAMI.