Karen Northshield est citoyenne belge d’origine américaine. Elle est âgée aujourd’hui de 37 ans. Lorsque la présidente l’interroge sur sa profession, elle répond : "invalide de guerre", la formule donne le ton de ce qui va suivre, le témoignage d’une combattante.
Imaginez-vous occupé à vous vider de votre sang sur le sol froid de l’aéroport
La formule prendra tout son sens lorsque seront projetées des photos d’elle sur la table d’opération peu après l’attentat. Elle s’attardera peu sur le récit du matin du 22 mars. "Il est 7h52 à l’aéroport et je suis en partance pour rejoindre ma famille aux États-Unis. En une fraction de seconde, je suis emportée par la première bombe, envolée dans les airs […]. Imaginez-vous occupé à vous vider de votre sang sur le sol froid de l’aéroport […], hanches et jambes en morceaux, les intestins qui pendent hors de votre corps […], l’attente semble durer une éternité".
Lorsqu’elle se réveille à l’hôpital, vu son état, les médecins lui donnaient zéro chance de survie mais c’était sans compter sur sa rage de vivre. Une rage qui finira par être plus forte. "J’étais proche de la mort et ma vie ne tenait qu’à un fil. Ce calvaire aux unités de soins intensifs a duré 79 jours entre coma et état second".