"Mardi 22 mars 2016 à partir de 7h58, ma vie ne sera plus jamais la même", Loubna Selassi, est l’épouse d’Abdallah Lahlali, bagagiste à l’aéroport de Zaventem depuis neuf ans. Elle entame son témoignage très difficilement devant la cour d’assises. Elle doit s’appuyer sur le texte qu’elle a préparé. Elle explique que son mari, suite à l’explosion de la première bombe déclenchée par Khalid El Bakraoui, a perdu l’une de ses jambes, "il y a un avant et un après l’attentat" poursuit-elle avant de décrire l’enfer qui pour elle commence en réalité à 8h45 lorsque son téléphone sonne, qu’elle décroche et entend la voix de son mari, "j’entends d’abord des cris terribles, rien que d’y penser j’en ai encore des sueurs froides, puis j’entends mon mari, il me criait 'ma jambe, ma jambe', je finis par arriver à lui dire que je vais partir le retrouver".
Peu après cet appel, son frère à son tour lui téléphone et lui explique le contexte de ce qu’elle vient d’entendre, plusieurs explosions, des morts, des blessés : " je sais à ce moment que mon mari est parmi les blessés, qu’il m’attend et qu’il sait que je vais arriver". Mais toutes les routes vers l’aéroport sont bloquées, elle décide alors avec son frère de se rendre dans les différents hôpitaux les plus proches de l’aéroport. Sans obtenir de réponses, car les urgences sont saturées et ne connaissent pas l’identité de tous les entrants.