Attentats de Bruxelles

Procès des attentats de Bruxelles : "Ma présence dans ce box est une injustice", s’insurge Salah Abdeslam

Attentats de Bruxelles : Audition des accusés

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Par Belga, édité par Théa Jacquet

Salah Abdeslam a profité de la mention de son casier judiciaire, lors de son interrogatoire par la présidente de la cour d’assises de Bruxelles, Laurence Massart, pour s’exprimer sur son implication dans les attentats du 22 mars 2016. "Ma présence dans ce box est une injustice", s’est insurgé l’accusé. "Je n’ai pas participé à ces faits-là. Le projet d’attaques à Bruxelles a démarré après mon arrestation et la diffusion de la photo des frères El Bakraoui. Moi, j’étais en prison et au courant de rien."

En préambule, le trentenaire avait répondu non aux trois questions concernant la reconnaissance d’une quelconque culpabilité pour les attaques commises à Zaventem et à Maelbeek et pour sa participation à un groupe terroriste. L’homme s’est montré expansif sur sa famille, portant aux nues une mère "courageuse", qui lui a donné une "bonne éducation" et un père "admirable, cultivé, réservé" et qui n’a "jamais levé la main sur moi".

© Palix

Ses trois frères étaient "protecteurs et bienveillants", mais il était particulièrement proche de son frère Brahim, membre du commando terroriste du 13 novembre. "C’était mon exemple", a expliqué le trentenaire. "Ma famille vient régulièrement me visiter en prison, c’est un pilier majeur de ma survie", a ajouté Salah Abdeslam.

"Je suis en prison depuis plusieurs années et je vais encore y rester pendant longtemps. C’est extrêmement difficile et, si on n’a pas de soutien, c’est encore plus compliqué." Sur ses qualités, Salah Abdeslam a affirmé être quelqu’un de poli, honnête et sincère. "J’ai toujours voulu faire le bien, c’est plus gratifiant que de faire le mal", a-t-il également prétendu. Concernant ses défauts, l’accusé n’a pas vraiment pu répondre, mais a admis être réservé et influençable "quand c’est pour une bonne cause".

Les raisons du mutisme d'Abdeslam

Il a également expliqué qu'il n'a pas voulu répondre aux questions des enquêteurs et des juges d'instruction belges car il était en état de choc après son arrestation le 18 mars 2016. 

"Tout d'abord, c'est un droit que j'ai et que j'ai fait valoir", a soutenu l'accusé. Il a aussi évoqué une convalescence très difficile après avoir été blessé à la jambe par un tir policier lors de son arrestation. "Le traitement qu'on m'a donné à ce moment-là était impitoyable."

Salah Abdeslam et Sofien Ayari, arrêtés ensemble le 18 mars après avoir fui lors de la fusillade de la rue du Dries à Forest trois jours plus tôt, avaient tous deux gardé le silence pendant les interrogatoires menés dans le cadre de l'enquête sur les attentats en Belgique.

Tous deux ont nié avoir un lien avec ces attaques, ce qu'ils ont d'ailleurs répété mercredi devant la cour d'assises, et avaient alors invoqué leur droit de garder le silence. Interrogé sur la raison de ce mutisme, Salah Abdeslam a répondu que "c'était une très bonne question".

"Je me suis renfermé sur moi-même", a-t-il développé. Et puis, il y a la médiatisation qui s'ajoute et qui m'a fait passer pour ce que je n'étais pas. Si vous regardez le procès et l'image qu'on donne de nous et que vous discutez avec nous, vous verrez qu'il y a quand même un contraste."

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