Procès des attentats de Bruxelles : pourquoi exposer les pièces à conviction ?

Suite à l’analyse de la police des fichiers présents et effacés, des milliers de documents sont retrouvés. Ils font l’apologie du terrorisme. Des tutoriels permettent d’être capable de fabriquer des explosifs ainsi que manier des armes. Un dossier répertorie les cibles potentielles des attentats de Paris mais aussi des lieux critiques en Belgique, comme des moyens de transport, les bâtiments d’institutions ou même des sites nucléaires.

Pourquoi présenter des objets et non des photos ?

Toutes ces pièces participent à l’oralité des débats. Dans un procès devant la cour d’assises, elles peuvent être l’objet de débats, d’analyses par des experts, ou se retrouver au cœur d’un témoignage. Pour Laurent Kennes, professeur de procédure pénale à l’ULB, ces objets sont aussi importants pour "marquer la mémoire des jurés et relier les faits au réel".

"Je n’ai jamais tenu une kalachnikov en main. Cela peut donner une image de l’impression que ça donne d’être victime de quelqu’un qui tire à la kalachnikov. Ça permet de ne pas être déconnecté de la réalité quand on voit les différentes pièces qui sont présentées (devant la cour d’assises, ndlr)" explique-t-il.

Très régulièrement, on sort les pièces des vitrines pour débattre, exposer son point de vue. "Il y a l’exemple du médecin légiste qui prend un couteau, qui l’examine ou qui le compare à la plaie qui est montrée et puis, on va aller montrer le couteau, l’exposer aux jurés", raconte l’avocat.

Le jury disposera également des pièces à conviction lorsqu’il délibérera, une fois les débats clos. Lors des débats, toutes les pièces ne sont pas exposées mais elles sont toutes accessibles sur demande.

Pièce à conviction majeure : la rame de métro n’est pas exposée

C’est la pièce la plus imposante mais aussi un lieu d’attentat à elle seule. La rame de métro prise pour cible a été saisie. Des photos des lieux seront diffusées mais une visite n’est pas encore exclue.

"C’est une saisie sur place et s’il est décidé de voir cette pièce à conviction, toute la cour d’assises se déplacera à l’endroit où elle se trouve", explique Luc Hennart, porte-parole pour la cour d’assises.