Deux enseignements se dégagent du verdict prononcé mercredi soir par la cour d’assises spéciale de Paris. D’abord, sa sévérité à l’égard des deux figures emblématiques de ce procès, Salah Abdeslam, l’unique survivant du commando de Paris et Mohamed Abrini, "l’homme au chapeau" aperçu fuyant à Zaventem en 2016. Rappelons que la même cellule terroriste est à l’origine des attentats de Paris et de Bruxelles.
Dans les deux cas, la cour a suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste (PNAT) en condamnant le premier à la réclusion à perpétuité assorti d’une période de sûreté incompressible. Et le second à la perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Observons que pratiquement toutes les préventions retenues par l’accusation ont été déclarées établies par la cour, la version du désistement de Salah Abdeslam " par humanité " ayant été écartée au profit de celle de la ceinture défectueuse.
Pour Mohamed Abrini, la cour retient bien le désistement suivi du départ "précipité " de Paris la veille des attentats. Mais la cour estime qu’il était au courant de tout ce qui se préparait et n’a rien entrepris pour l’empêcher. Que du contraire en rejoignant la cellule terroriste après les attentats de Paris. Raison de sa condamnation à perpétuité comme complice des assassinats commis à Paris avec une période de sûreté de 22 ans, ce qui correspond aux réquisitions du PNAT.