Salah Abdeslam, principal accusé du procès des attentats du 13 novembre 2015, a pris place mercredi vers 12H45 dans le box des accusés, à quelques minutes de l’ouverture devant la cour d'assises spéciale de Paris de ce procès "historique", ont constaté des journalistes de l’AFP.
Salah Abdeslam a été le premier à devoir décliner son identité. "Je tiens à témoigner qu'il n'y a point de divinité à part Allah et que Mohamed est son messager", a-t-il alors déclaré. "On verra ça plus tard", lui a répondu le président Jean-Louis Périès, qui lui a ensuite demandé sa profession.
J'ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l'Etat islamique
Debout dans le box, Salah Abdeslam, qui a baissé son masque noir pour s'exprimer, s'est à nouveau penché vers le micro. "J'ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l'Etat islamique", a-t-il répondu placidement.
Il a ensuite refusé de donner le nom de ses parents : "le nom de mon père et ma mère n'ont rien à voir dans cette histoire".
Barbe noire dépassant de son masque de la même couleur, cheveux sombres mi-longs coiffés en arrière, tee shirt noir, Salah Abdeslam se tenait dans le box, entouré de nombreux gendarmes et discutant avec ses avocats, Me Olivia Ronen et Martin Vettes.
Dix autres accusés sont présents à ses côtés dans le box, et trois autres, qui comparaissent libres sont assis sur des chaises.
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Dans la matinée, sous l'œil des caméras, un convoi ultrasécurisé avait quitté la prison de Fleury-Mérogis, où le seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, est depuis plus de cinq ans incarcéré à l'isolement total.
Au bord de la Seine, les abords du vieux palais de justice étaient bloqués depuis l'aube par un large périmètre de sécurité.
Haute sécurité
Sous l'oeil de joggeurs, de cyclistes et de touristes étonnés ou parfois agacés, les forces de l'ordre vérifiaient les laissez-passer de tous ceux qui se dirigeaient vers le palais pour ce procès hors norme.
Les portes d'accès se sont ouvertes à 10H00 pour les centaines de parties civiles, d'avocats et de journalistes attendues.
Près d'un millier de membres des forces de l'ordre seront mobilisés pour la sécurité du procès, dont 630 aux abords du palais et à l'intérieur, selon l'Intérieur.
Regards rivés vers Salah Abdeslam
À l'ouverture, c'est sans doute vers Salah Abdeslam que tous les regards se tourneront.
Le Franco-marocain de 31 ans est le "dixième homme", seul membre encore en vie des commandos téléguidés par le groupe Etat islamique (EI) qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Saint-Denis et Paris.
La cour d'assises spéciale doit juger 20 accusés, soupçonnés d'être impliqués à divers degrés dans la préparation des attaques.
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Dix prendront place dans le box aux côtés de Salah Abdeslam. Trois autres, sous contrôle judiciaire, comparaîtront libres.
Six autres enfin sont jugés par défaut, dont le donneur d'ordres et vétéran du jihad Oussama Atar, et les "voix" françaises de la revendication de l'EI, les frères Fabien et Jean-Michel Clain, tous trois présumés morts en Syrie.