Sur la forme d’abord, ce qui a frustré, c’est principalement l’absence de réponses à une série de questions posées aux enquêteurs.
Je ne suis pas chargé de cette partie
Le "saucissonnage" des interventions entre enquêteurs a eu comme conséquence d’entendre trop souvent la réponse : " je ne suis pas chargé de cette partie, un autre enquêteur en parlera plus tard". Pour Gérard Chemla, avocat représentant de nombreuses victimes, les enquêteurs belges ont donné l’impression par ce procédé formel de pratiquer fréquemment l’esquive : " dès qu’on pose des questions et que celles-ci sont un peu gênantes parce qu’elles ont trait à ce qui s’est passé avant les attentats, aux signaux reçus et à la manière dont ils ont été traités, on a eu une langue de bois extraordinaire ".
Sortir la vérité y compris si elle est gênante
Et l’avocat d’insister pour éviter les malentendus sur le fait que ce sont bien les accusés qui sont jugés sans aucun doute mais d’ajouter que le débat aux assises ne s’arrête pas là : "un procès d’assises est fait pour qu’apparaisse la manifestation de la vérité dans sa globalité et ce dans l’intérêt de toute la société". Il ne s’agit pas indique l’avocat : "de mettre la poussière sous le tapis mais bien de sortir la vérité y compris si elle est gênante ".
Gérard Chemla n’a pas de doute quant à la compétence des enquêteurs "mais on pense clairement que le but était de ne pas répondre parce que la Belgique a encore peur de ce qu’on peut découvrir ".