Sabine Bourguignon était dans la deuxième voiture du métro à Maelbeek, pas loin de Khalid El Bakraoui lorsqu’il s’est fait exploser. C’est l’une des rares miraculées de l’attentat. Aujourd’hui c’est aussi le témoignage d’une amnésique, des faits, elle ne se souvient de rien : "je me suis réveillée début mai à l’hôpital, je me demandais pourquoi je me trouvais là". Lorsqu’elle apprend par ses proches qu’elle a été victime de l’attentat du métro, elle ne parvient pas à y croire " c’était inconcevable parce que je m’en souvenais pas du tout ". Plutôt un accident avait-elle pensé au départ, lors de son réveil à l’hôpital. Puis il a fallu qu’elle se rende à l’évidence.
Je me demandais pourquoi je me trouvais là
Sa maman témoigne à ses côtés, elle n’oubliera jamais ces jours terribles, "mon beau-fils qui me téléphone pour me dire que Sabine est à l’hôpital, plus tard qu’elle est aux soins intensifs ". Lorsqu’ils arrivent à l’hôpital, les médecins refusent aux parents de voir leur fille, " je leur ai dit que je ne partirais pas sans l’avoir vue". Leur insistance finira par porter, ils sont autorisés à la voir quelques minutes seulement, "elle avait de nombreuses fractures aux omoplates, à la hanche, une commotion cérébrale ". Elle sera placée en coma artificiel pour économiser ses ressources vitales.
Une trentaine d’opérations à l’hôpital, une vingtaine par la suite
Les photos vues à l’audience montrent un visage méconnaissable, entouré de bandages. Difficile d’y reconnaître la même personne que celle qui témoigne aujourd’hui "je ne sais pas mettre des dates car j’ai subi une trentaine d’opérations à l’hôpital et encore une vingtaine par la suite. Les dernières à l’oreille".
"Vous avez des souvenirs d’avant ?" lui demande la présidente. Sabine Bourguignon répond que l’amnésie se limite à une période de cinq à six mois, autour de l’attentat. Sa maman explique que durant longtemps elle lui répétait souvent les mêmes choses ne sachant plus qu’elle en avait déjà parlé.